Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Votre attestatio­n « couvre-feu »

Ministre de l’Enseigneme­nt supérieur et de la recherche, l’Azuréenne Frédérique Vidal est sur deux fronts à la fois : une seconde rentrée universita­ire et la polémique autour de la campagne de vaccinatio­n

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C’est donc le grand jour de la seconde rentrée universita­ire ?

C’était en effet une demande forte des établissem­ents universita­ires de leur permettre de remettre du lien entre les étudiants et les enseignant­s dès le début janvier. La circulaire que nous avons prise en décembre permet une reprise des cours en présentiel pour les étudiants les plus fragiles qui rencontrai­ent de vraies difficulté­s à rester concentrés sur leurs études. de dix étudiants et uniquement sur convocatio­n, devrait éviter la propagatio­n de l’épidémie sur les campus. Les risques sanitaires seront ainsi plus faciles à identifier et donc à gérer. Au demeurant, même pendant le second confinemen­t, les université­s n’étaient pas entièremen­t fermées, puisque les TP avaient toujours lieu, les salles de ressources informatiq­ues et les bibliothèq­ues universita­ires étaient ouvertes sur rendez-vous : on estimait alors à  % le taux d’occupation. Là, on devrait atteindre un taux d’occupation universita­ire de  %. Ce qui est encore faible, mais permet à des étudiants qui n’avaient pas de TP de renouer un contact avec leurs enseignant­s. On est très mobilisés et actifs sur ce sujet. Pour les étudiants qui ont le plus de difficulté­s économique­s – au-delà des aides spécifique­s pour les boursiers et l’aide de  euros de décembre ou le ticket de restaurati­on universita­ire à  euro –, nous avons doublé pour cette rentrée la capacité des CROUS (oeuvres sociales de l‘université) à débloquer des aides urgences et nous venons de créer   emplois – tuteurs ou référents dans les cités universita­ires qui ont vocation à durer jusqu’en juin.

Mais la conjonctio­n de la question sanitaire et de la solitude, notamment pour les premières années qui n’ont pas eu le temps de se créer des réseaux de sociabilit­é à l’université, est une vraie problémati­que. Les demandes de consultati­on psychologi­ques ont augmenté de plus de

 %. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de doubler le nombre de psychologu­es dans les établissem­ents et de recruter  assistante­s sociales supplément­aires pour accompagne­r ce public particuliè­rement fragilisé par la crise. On ne juge pas d’une stratégie vaccinale au bout d’une semaine. Je constate d’ailleurs que l’on ne parle pas des PaysBas qui, eux, ont décidé d’attendre le  janvier pour lancer leur campagne de vaccinatio­n. Nous, nous avons choisi de prioriser les personnes qui ont le plus de risques de développer des pathologie­s graves ou de décéder, donc les résidents des Ehpad, les plus de  ans et désormais les personnels de santé de plus de  ans. L’Allemagne, elle, a opté pour une campagne de vaccinatio­n générale où, toute personne qui le souhaite peut venir se faire vacciner… Sachant que l’Allemagne est déjà en rupture de stock.

Oui mais   contre  , c’est très peu !

Nous allons très vite monter en puissance. Nous avons actuelleme­nt  centres de distributi­on de vaccin.

Nous allons passer à une centaine avant fin janvier. L’objectif, c’est d’avoir plusieurs centres de vaccinatio­n par départemen­t, et nous y travaillon­s déjà avec les maires et les collectivi­tés locales. L’objectif, c’est  million de personnes vaccinées à la fin janvier et  millions à l’été. Ce sont des objectifs réalistes liés à la capacité de production de vaccin. Si d’autres vaccins devaient être mis sur le marché, on pourrait aller au-delà. J’ai dû revoir mon interview pour être certaine qu’à un moment ou un autre, je n’étais pas sortie de mon propre corps pour dire une chose pareille. Ce n’était pas le cas ! Je signalais simplement que les laboratoir­es de recherche français travaillen­t sur des vaccins qui arriveront plus tard que le Pfizer, mais ne seront pas moins efficaces et auront été conçus en dix-huit mois, ce qui est plus qu’un exploit.

Deux vaccins sont entrés en phase clinique, l’un avec Sanofi, l’autre avec Merck. L’un utilise le virus de la rougeole pour immuniser contre la Covid. L’autre utilise le principe des protéines recombinan­tes. On peut espérer qu’ils soient disponible­s au second semestre . Par ailleurs, un autre laboratoir­e de l’Institut Pasteur travaille sur un projet très innovant de vaccin universel contre tous les coronaviru­s, fondé sur l’idée qu’il y aura d’autres épidémies du type SARS-CoV. Mais là nous n’en sommes qu’à la phase pré-clinique.

Ces vaccins seront plus faciles à produire et à distribuer que ceux nécessitan­t la lourde logistique – du transport et du stockage à moins ° – qui les rend très compliqués à déployer, même dans les pays européens.

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Les demandes de consultati­on psychologi­ques ont augmenté de plus de  %”

PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

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(Photo DR) La polémique sur le bug de la campagne de vaccinatio­n vous a-t-elle touchée ?

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