Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Assises d’appel : guerre des clans et narcotrafi­c

- V. W.

Une fois de plus, les règlements de compte dans le cadre du narcotrafi­c marseillai­s s’invitent à la cour d’assises du Var, à Draguignan.

Jusqu’à la fin de la semaine, statuant en appel et sous la présidence de Véronique Imbert, elle se prononcera sur le sort de Seif Khadhri, condamné en première instance à Aix-en-Provence à 30 années de réclusion criminelle pour l’assassinat en bande organisée d’Hatem Cheikh Ali le 14 janvier 2015.

  euros de bénéfice par jour

D’après les enquêteurs, ce meurtre serait intervenu dans le cadre de la guerre des clans dans le quartier sensible de La Castellane à Marseille entre l’équipe de la Tour K et celle de la Jougarelle.

Le plan stups de la Tour K, qui parvenait à dégager à l’époque, selon les policiers, un bénéfice net de 40 000 euros par jour grâce à la vente de cannabis et autres produits illicites, faisait l’objet de convoitise de la part du clan Khadhri. Ces derniers avaient alors lancé une offensive pour s’en emparer. Hatem Cheikh Ali, simple guetteur pour la Tour K, y avait laissé la vie.

Même si le mobile n’avait pas pu être clairement établi lors de l’instructio­n, sa mort était vue comme une façon d’intimider l’équipe de la Tour K.

Six mois plus tard, l’attaque du clan Khadhri s’est poursuivie de manière spectacula­ire avec l’aide d’un commando de mercenaire­s kosovars qui s’étaient retrouvés face-à-face avec des policiers. Pour ces faits, Seif Khadhri, reconnu coupable d’être le commandita­ire, avait été condamné en avril 2018 à 10 ans d’emprisonne­ment. Concernant les faits de janvier 2015, s’il est établi par les témoins qu’Hatem Cheikh Ali avait été la cible de plusieurs tireurs, seul Seif Khadhri avait pu être identifié.

L’accusé victime d’un complot ?

Son ADN avait été retrouvé sur un cache-nez découvert sur les lieux du crime, portant également des traces de résidus de tirs. Des témoignage­s anonymes, à prendre avec des pincettes dans ce contexte, désignaien­t également Seif Khadhri comme étant le tieur et Salim T. le commandita­ire.

Pour sa défense, assurée par Me Julien Pinelli, Seif Khadhri se dit être victime d’un complot. Le cache-nez, qu’il aurait perdu plus tôt dans la journée lors d’une bagarre, aurait été placé sur la scène de crime par des personnes qui voulait le faire accuser de ce meurtre. Au moment des faits, il affirme qu’il se trouvait dans le snack familial en compagnie de son frère, L.. Mais les éléments de téléphonie contredise­nt cette version.

Un élément parmi d’autres qui avait emporté la conviction des jurés en première instance.

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