Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

« Jouer l’Europe à fond, si... »

Suspendu aux décisions de la LNR qui a reporté le match face à Bayonne et à celles de l’EPCR pour celui des Scarlets, le RCT attaque 2021 dans le flou complet. Bernard Lemaître fait le point

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

Les agents et joueurs vivent encore dans l’ancien monde”

Le match face à Bayonne a finalement été reporté... C’est logique. Il semblait impossible que l’Aviron puisse se présenter à Mayol vendredi. Nous étions éventuelle­ment prêts à le jouer dimanche mais pas la semaine prochaine...

Pour pouvoir jouer à fond la Champions Cup ?

Je fais partie des gens qui pensent que c’est une compétitio­n importante pour le rugby français qui s’y est très souvent illustré, que ce soit par Toulouse ou Toulon… Il y a également un enjeu financier important. On ne souhaite donc pas brader cette épreuve mais nous voulons jouer à certaines conditions. La coupe d’Europe, aujourd’hui, à cause des défaillanc­es de son organisate­ur, menace le Top . Imaginez que ce soit Toulouse, le Racing ou Toulon qui ait été contaminé… Ce serait un scandale. Bayonne a déjà trois matches en retard. C’est inqualifia­ble et pas imputable au Top .

Vous êtes donc prêt à jouer face aux Scarlets si le protocole sanitaire est renforcé en Grande-Bretagne ?

De notre côté, on est extrêmemen­t rigoureux, comme le sont je pense la majorité des clubs français. Résultats, c’est encore gérable car le nombre de contaminat­ions est faible. Nous, on n’en a eu aucune depuis le mois de mars, c’est dire… Si les Britanniqu­es faisaient la même chose, avec la même rigueur avant les compétitio­ns, on ne serait pas dans cette situation. C’est assez scandaleux et j’attends de la Ligue qu’elle soit extrêmemen­t ferme ce soir (hier soir). On a une réunion à ce sujet, et j’espère que je ne serai pas le seul à être assez virulent.

Quel bilan sportif pour cette première moitié de saison ?

Le bilan est correct. Il est en dessous de nos ambitions car on n’a pas été capable de gagner un deuxième match à l’extérieur. Mais nos ambitions sont inchangées. Notre but n’est pas seulement de nous qualifier et d’être dans les six, mais d’être si possible dans les quatre.

D’un point de vue financier ?

Le club est chaque mois un peu plus mal. On perd  million par mois, voilà…

Qu’envisagez-vous pour l’avenir ?

Sauf à licencier massivemen­t… La masse salariale représente  % du budget. Pour sauver une entreprise qui dépend à  % de la masse salariale dans laquelle les joueurs sont essentiels, il faut licencier massivemen­t…

Ou que les joueurs acceptent de faire des efforts…

Oui, ils ont fait des efforts mais ce n’est pas significat­if par rapport au budget du club. C’est méritoire, on est content mais bon…

Et sur les perspectiv­es de retour du public au stade ?

On a la chance de pouvoir combler les trous. On continue. Il y en a un peu marre par moments mais globalemen­t je garde le moral…

La visibilité ?

Notre vie est rythmée en grande partie par les matches, donc on n’a pas vraiment de visibilité sur l’avenir proche. On ne sait pas quand on rejouera Bayonne. On ne sait pas si on jouera les Scarlets ici. Je peux juste vous dire que si la rencontre contre les

Scarlets peut se dérouler, on va la jouer à fond. On ne va pas lâcher. Mais pour l’instant, nous n’avons aucun retour de l’EPCR. Il y avait une réunion médicale Ligue/EPCR lundi mais je ne vois pas à quoi elle a pu servir dans la mesure où l’EPCR n’a pas de staff médical propre. À Llanelli, l’EPCR s’est conformé à l’avis des médecins gallois au grand dam de notre médecin qui était contre. Non pas pour le plaisir d’être contre mais parce que cela semblait d’un laxisme total.

Le recrutemen­t à venir : quelle philosophi­e, quelle priorité ?

Nous avons des joueurs

essentiels ou très importants que nous voulons garder. Mais nous espérons aussi obtenir une réduction de la masse salariale car le monde a changé. Ce n’est pas facile. Les agents et les joueurs vivent encore dans l’ancien monde. D’un point de vue général, nous voulons conserver une équipe compétitiv­e l’an prochain. Mais il n’y aura rien de spectacula­ire. Enfin, notre dernier objectif consistera à faire en sorte de respecter le salary cap, sans entourloup­es...

L’accord FFR/LNR sur la libération des internatio­naux vous convient-il ?

Oui, j’aurais préféré  plutôt que  mais tout dépend surtout à quelle date on nous renverra les joueurs non concernés par les matches. Si c’est vraiment le jeudi matin, on a encore une chance de pouvoir les faire jouer le week-end. Il y a un petit progrès mais cela reste une cote mal taillée. Et comme toutes les cotes mal taillées, elles ne satisfont vraiment personne. Mais on sait que nous devons faire des concession­s…

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Alors que la crise sanitaire s’éternise et perturbe considérab­lement la compétitio­n, Bernard Lemaître garde le cap et continue d’espérer des lendemains meilleurs.
(Photo Frank Muller) Alors que la crise sanitaire s’éternise et perturbe considérab­lement la compétitio­n, Bernard Lemaître garde le cap et continue d’espérer des lendemains meilleurs.
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