Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Maxence, heureux entre ses deux papas

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Tout vient à point à qui sait attendre. Parfois, un dénouement heureux intervient même quand on ne s’y attend plus. Franck Dayat et Didier Guerrini ne diront pas le contraire : il leur aura fallu plus de cinq ans pour connaître enfin le bonheur d’être papas ! « Le 27 septembre 2018, Maxence est entré dans notre vie », glisse Didier, sans réfléchir. Un peu comme s’il s’agissait de la date de naissance de son enfant.

Une grande intelligen­ce relationne­lle

En réalité, la rencontre entre ce couple de quinquagén­aires signois et le gamin, alors âgé de 9 ans, s’est faite une dizaine de jours plus tôt, pendant ce que l’administra­tion française, dans son langage poétique, appelle la « période d’apparentem­ent ».

« Un moment chargé émotionnel­lement », se souvient Didier. Même si les choses se sont au final merveilleu­sement bien passées. Tout le mérite en revient à Maxence, « Doté d’une grande intelligen­ce dans la relation à l’autre, Maxence a très vite pris les choses en main », racontent Franck et Didier, admiratifs.

Dès le troisième jour, à la plage, alors qu’on faisait des châteaux de sable, Maxence m’a appelé papa. Aussitôt, on a l’ego qui enfle », confie Franck, tout sourire. « Ça a matché très vite entre nous. On a eu l’impression tous les trois qu’on se connaissai­t depuis toujours », renchérit Didier.

«De plus en plus autonome

Les choses, on s’en doute, n’ont pourtant pas été aussi faciles qu’il y paraît. « Avec Didier, après plus de cinq ans d’attente, on avait tiré un trait sur la possibilit­é d’adopter un enfant. Et puis au mois de juin 2018, l’inspecteur de l’aide sociale à l’enfance nous a téléphoné pour nous dire : “J’ai peut-être quelque chose à vous proposer”. Tout a alors été très vite. Au point que, entre juin et septembre, la seule chose qu’on savait de notre enfant, c’est son prénom », confie le couple. « Et le descriptif de son dossier médical. Maxence est un enfant à besoins spécifique­s. Polyhandic­apé. Mais ça ne se voit pas. Et puis on s’en moque ! », ajoute Franck. L’enfant acquiesce dans un large sourire.

Et c’est vrai que les handicaps ne sont pas ce qui se remarque le plus quand on rencontre Maxence. L’enfant, scolarisé en CM1 à Bandol, dans une classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), est rayonnant. « Maxence avait besoin d’une famille. C’est ce qu’il demandait. Et contrairem­ent à nous qui avons découvert son visage lors de notre première rencontre en septembre 2018, lui nous a clairement choisis. Il avait tout vu de nos familles dans l’album d’accueil que les adoptants doivent constituer pour préparer les enfants à leur vie future », racontent, d’une même voix, les deux papas.

Papas poules, Franck et Didier l’ont été – « Au début, on l’a surcouvé » –, et le sont sans doute encore. Bien plus qu’ils ne veulent bien l’admettre. « On est là pour aider notre fils à devenir autonome. En deux ans, il a énormément progressé. C’est un battant qui force l’admiration. »

Un battant, « un rien autoritair­e », qui, plus tard, aimerait bien « devenir policier, gendarme, ou pompier ». Des rêves d’enfant…

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Les visages rayonnants de Maxence, Franck et Didier en disent beaucoup plus que les mots. Le bonheur règne dans le foyer des Dayat-Guerrini.
(Photo Frank Muller) Les visages rayonnants de Maxence, Franck et Didier en disent beaucoup plus que les mots. Le bonheur règne dans le foyer des Dayat-Guerrini.

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