Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Sabrina et Thibault, heureux parents de « notre petit miracle »

- M. T.

Le 10 juillet, à 14 h 47, on nous a annoncé qu’on était apparentés. »Ce jour-là est gravé dans la mémoire de Sabrina et Thibault à jamais. « J’ai reçu un appel de l’assistante sociale qui nous suit. J’ai tout de suite compris car d’habitude, on échange par mail. Ça a été un tsunami émotionnel », se souvient la Niçoise 39 ans. Titulaires d’un agrément depuis « seulement » deux ans, le couple ne s’y attendait pas.

« Thibault m’a vue en larmes. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, il est resté figé trente secondes, le temps que ça monte au cerveau. »

«« Sabrina a dû pleurer cinq heures d’affilée »

Pour moi, au bout de deux ans seulement, c’était inconcevab­le ! », ajoute son époux qui enchaîne : « L’assistante sociale nous a annoncé que c’était une petite fille : on a pleuré. Qu’elle avait 3 mois : on a pleuré. Qu’elle était en bonne santé : on a encore pleuré. Sabrina a dû pleurer 5 heures d’affilée. »

« Le lundi, on avait rendez-vous avec

«l’assistante sociale et le psychologu­e pour lire son dossier. Ils nous ont dit : ‘‘On a les photos’’. Sur la table, il y avait trois feuilles A4 posées côté verso. Ils nous ont laissés seuls. On a pris une grande inspiratio­n, on a retourné les photos et on a pleuré. Elle est vraiment magnifique. » Sabrina et Thibault vont la rencontrer au domicile d’une famille d’accueil « exceptionn­elle, avec beaucoup de douceur et de sérénité. La dame nous a ouvert le portail. Elle avait notre fille dans les bras. On y est allés les après-midi, puis une journée entière pour qu’elle s’habitue à nous. Puis, elle a passé une journée chez nous et nous l’avons raccompagn­ée le soir. On nous a demandé de lui laisser des vêtements avec notre odeur pour qu’elle s’habitue. Ça a été dingue quand on a pu la ramener à la maison. »

Valentine, le prénom que Sabrina et Thibault ont choisi pour leur « petit miracle », a en réalité été attendue pendant 8 ans.

Le couple a tenté d’avoir un enfant biologique. Soupçonnan­t que « quelque chose n’allait pas », ils ont fait des analyses. « Vous avez très très peu de chance d’avoir un enfant biologique nous a-t-on dit », témoigne Thibault, 44 ans.

« Nous n’imaginions pas notre vie sans enfant »

Nous n’imaginions pas notre vie sans enfant et à la fois nous n’avions pas envie de faire naître la vie dans un laboratoir­e », explique le couple qui exclut la procréatio­n médicaleme­nt assistée (PMA) pour se tourner vers l’adoption.

« Un enfant est un individu à part entière et non une excroissan­ce de ses parents. C’est une vie qui nous est confiée, un être qui ne nous appartient pas et à qui on doit permettre de grandir », argumente Thibault, inspiré par le poème Vos enfants ne sont pas vos enfants, de Khalil Gibran.

««Au début, on s’est dit : ‘‘Deux ans c’est long’’. Mais les deux ans ont été nécessaire­s. Aujourd’hui, on est plus posés, plus matures. On a participé au groupe de parole du Départemen­t, aux réunions de l’associatio­n EFA 06. On y a rencontré une famille et des personnes avec qui échanger sur l’indélicate­sse des proches, l’absence de l’enfant. Aujourd’hui, Valentine est un bébé mais demain, quand on sera confrontés à ses questions, on sait qu’on pourra compter sur eux. On remercie tous les jours d’avoir Valentine, notre miracle. »

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