Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Une lourde amende pour avoir chassé des rouges-gorges à Porquerolles
Dans le cadre d’un procès pour braconnage d’oiseau protégé, le tribunal correctionnel de Toulon a condamné un homme à 12000 d’amende. Le jugement a été rendu il y a quelques mois. Ce braconneur avait été appréhendé le 10 novembre 2017 sur l’île de Porquerolles, avec deux passereaux morts dans ses poches. Ses dix-neuf pièges, utilisant des aludes (fourmis volantes) en guise d’appât, avaient été saisis. Tout en tentant de minimiser les faits, le contrevenant avait reconnu le braconnage, prétextant chasser pour un repas de famille.
Permis de chasse suspendu
Pour des frais de braconnage sur un site protégé, une peine d’amende de 3000 a été prononcée. Et sur l’action civile, 9000 en réparation des préjudices moraux, matériels et écologiques subis par les deux organisations qui s’étaient constituées parties civiles aux côtés du Parc national de Port-Cros, à savoir la fédération de chasse du Var et la Ligue de protection des oiseaux Paca, dont le siège est à Hyères.
A titre de peines complémentaires, outre la confiscation et la mise sous scellés de son matériel de braconnage, le contrevenant s’est vu suspendre son permis de conduire pour une période de trois mois, et son permis de chasse pendant trois ans.
Selon le parc national de Port-Cros, ces sanctions sont un message fort envoyé à la société. « Elles traduisent une reconnaissance par la justice de l’importance de la biodiversité et une prise de considération à sa juste mesure du fléau que représente le braconnage, explique-t-il dans un communiqué. Ce jugement vient également conforter les efforts consentis par les chasseurs locaux pour gérer durablement la ressource à nos côtés. Parce que la qualité d’un espace naturel protégé comme le parc national se mesure également par sa capacité à surveiller et faire respecter les règles établies, ce jugement constitue une réelle reconnaissance du travail conjoint du parquet et des agents du parc national. » Espèce protégée sur tout le territoire français depuis 1981, le rouge-gorge, ou « rigaou » en provençal, est prisé pour la qualité de sa chair. Excellent chanteur, il est aussi recherché par les collectionneurs.