Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Eliès - Jourdain : dans

Des marins hors-normes ! Des génération­s et des profils différents, aussi... Mais des points de vue qui se rejoignent. Yann Eliès et Roland Jourdain sont donc, pour Nice Matin, appelés à hisser la grand-voile dans leurs analyses respective­s !

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Il y a “Bilou”, double vainqueur de la Route du rhum dans la catégorie Imoca, et partie prenante dans le projet de Yannick Bestaven (Maître Coq IV). Et Yann qui, lui, a remporté deux fois la Transat Jacques-Vabre. D’abord avec un certain Jean-Pierre Dick (en ), puis en duo avec Charlie Dalin, qui, sur cette édition du Vendée Globe, tente de jeter l’étrave de son bateau à foils (Apivia) dans les flots parfois agités de la postérité. Les deux hommes, au regard de leurs parcours respectifs, forcent le respect. Et ça, c’est juste une évidence…

Roland Jourdain,  ans, est de cette lignée de marins qui nourrissen­t, depuis fort longtemps, la légende de la course au large. Capables de dompter n’importe quelle monture. De défier les océans, autant en solitaire qu’en équipage… Yann Eliès, bien que  ans plus jeune, a lui aussi de l’eau iodée qui lui coule dans les veines. Il a d’ailleurs bien failli être présent sur cette e édition, mais le timing, semble-t-il, n’était pas le bon… Évoquer l’actu de cet Everest des mers sans leur demander leur avis eut donc été pure ineptie. Voire même une faute grave…

En tête de la flotte, on est quasiment passé en mode régate. Épuisant pour les marins, évidemment, mais tellement passionnan­t pour les Terriens que nous sommes…

Roland Jourdain : C’est énorme ! Je pense même que c’est une première. Ça surprend un peu tout le monde, marins éveillés comme grand public. Habituelle­ment, après le cap Horn, on pouvait avoir des duos ou des trios encore au contact, mais là,  bateaux, c’est assez incroyable ! Yann Eliès : Le scénario est grandement dû aux conditions météo ! On a connu des situations dites de blocage et, à chaque fois, c’est revenu par l’arrière. Personne n’a pu réellement s’échapper en tête de la flotte. Et puis, il y a aussi ce constat : aucun des bateaux de dernière génération n’est en état. Les favoris ont soit abandonné, soit sont à cloche-pied. C’est le cas pour Charlie Dalin ou Thomas Ruyant, qui n’ont plus leur foil bâbord. Ils

vont entamer leur remontée très handicapés, voire avec un niveau de performanc­e très en deçà de celui des foilers de . Du coup, on a une flotte regroupée, avec un nivellemen­t des potentiels.

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La remontée de l’Atlantique peut encore réserver quelques surprises ? S’avérer piégeuse ?

R.J. : C’est loin d’être fini, c’est clair. Yannick

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