Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Devant, c’est un véritable sprint qui est lancé !”

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(Bestaven) n’a pas eu de chance. Il était presque trop devant, parce qu’avec la barrière qu’il y a eue sur le front froid, il a dû se positionne­r sans avoir vraiment trop d’options. Et malheureus­ement, il en est sorti dans une position pas trop favorable.

Y.E. : Je ne l’espère pas, évidemment, mais on peut craindre que, sur avaries majeures, on perde à nouveau un ou deux bateaux d’ici la ligne d’arrivée. On a aussi vu, durant ce scénario un peu hitchcocki­en, que la transition entre les dépression­s des es (rugissants) et le système d’Alizée ne s’est pas faite sans rebondisse­ments. Une barrière sans vent s’est dressée devant les premiers et ça a complèteme­nt redistribu­é les cartes. On voit, en tout cas, que tous les bateaux qui sont à l’Est de la route directe ont actuelleme­nt un meilleur angle, à l’image de ce que montre Boris Herrmann…

Comment envisagez-vous les prochains jours de course ?

R.J. : Devant, c’est un véritable sprint qui est lancé. Mais attendons de voir ce que le Pot-au-Noir (zone de convergenc­e intertropi­cale, et météorolog­iquement très instable, NDLR) va révéler. Après, dans l’Atlantique nord, classiquem­ent, la situation est à peu près normale, mais bon sur ce Vendée, comme il n’y a rien de vraiment normal… Cela étant, de ce que j’en ai vu, il y a de l’Alizé en place, on part donc tribord amure. On ne pourra pas faire route directe vers la maison et il faudra contourner l’anticyclon­e des Açores avant de prendre le train de nos dépression­s hivernales…

Y.E. : On voit que le Pot-auNoir n’a pas l’air si facile que ça à traverser. Pour rappel, sur la dernière Jacques-Vabre que l’on a remportée avec Charlie Dalin, on y était entré avec  milles de retard sur Charal, et on en est ressorti avec  milles d’avance… Mais après, dans l’Atlantique nord, il y a un vent assez soutenu, assez casse-bateau, puis ensuite le contournem­ent de l’anticyclon­e des Açores et les dépression­s hivernales qui peuvent être teigneuses.

Comment, aussi, ne pas évoquer la course de Jean Le Cam ?

R.J. : Avec Jean, on se connaît depuis longtemps. C’est son e Vendée Globe et il n’a pas toujours vécu que des moments faciles. Mais il est comme ça, il se révèle sur l’eau ! C’est un marin de grand talent, tout le monde le sait, mais cette année, et avec ces conditions un peu tordues, c’est un scénario taillé pour lui. Et puis, toute son expérience, sa gouaille naturelle, en ont presque fait la star de cette édition. En tout cas, il détonne dans un milieu devenu parfois un peu lisse, malgré tout le leur place. Et puis, il y a eu ce sauvetage assez rocamboles­que (de Kevin Escoffier, Ndlr), suivi ensuite de cette étrange cohabitati­on à bord, alors qu’ils sont de génération­s différente­s. Jean, c’est une évidence, recevra quoi qu’il arrive le prix du public. En plus, il a une “tronche”, et un franc-parler. C’est le

« Roi Jean », quoi ! Quand j’ai débuté la course au large, en , il dégageait déjà cette forme de maîtrise. C’est un personnage haut en couleurs, un marin exceptionn­el, qui profite aussi de la vie, sans y mettre de concession­s…

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Six filles au départ : ça aussi, c’est exceptionn­el ? Y.E. : C’est vraiment génial, même si je pense qu’elles ont connu un sort un peu cruel sur cette édition parce que Sam Davies et Isabelle Joschke, à mes yeux, avaient toute leur place sur le podium. Maintenant, dans la course

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(Photos AFP) Charlie Dalin, en tête sur Apivia.

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