Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Ste-Maxime : « Davantage se remettre en jambes que faire des bénéfices »
Comme un air de retrouvailles sur la terrasse de La Crevette, à Sainte-Maxime. Après sept mois de fermeture, les salariés sont de nouveau sur le pont pour préparer la reprise, parmi les nounours toujours attablés tandis que les badauds, attirés par cette agitation devenue inhabituelle, s’arrêtent pour saluer les travailleurs... un grand sourire aux lèvres.
« Nous sommes contents de retrouver nos employés et nous avons aussi hâte de retrouver nos clients. Il y a déjà beaucoup de réservations pour le 19 mai, surtout des amis pour l’heure », explique François Piazza, gérant cet établissement ainsi que le Carillon. Le restaurateur soulève néanmoins quelques interrogations : « Nous attendons des éclaircissements sur la jauge et la distance à tenir entre les tables mais aussi sur la définition d’une terrasse. À SainteMaxime, nous avons tous des terrasses bâchées, est-ce que ça peut poser problème ? Et quelle est la marche à suivre s’il se met à pleuvoir en plein service, on fait rentrer les clients ou ils doivent partir ? »
« Vraie réouverture le juin »
Un autre problème se pose, celui de la rentabilité dans ces espaces restreints qui seront en outre grevés par une jauge « autour de 60 % », estime ce professionnel : «À La Crevette on va réorganiser l’espace afin d’avoir 26 couverts. Mais avec trois employés et surtout deux petites heures de service le soir et une distance entre les tables de vraisemblablement deux mètres, il ne s’agira pas d’être rentable mais de se remettre en jambes pour la saison. Pour nous, la véritable réouverture ce sera le 30 juin, avec notre jauge pleine. Mais on ne se plaint pas. Nous, nous avons la chance d’avoir une attractivité estivale que beaucoup d’autres n’ont pas. »
Reste qu’il faut encore préparer au mieux ce retour derrière les fourneaux. Et ce n’est pas une si mince affaire : « Depuis le 29 octobre, nous avons eu un dégât des eaux et la semaine dernière, c’est la foudre qui a grillé notre caisse. Il y a aussi une bâche qui ne ferme plus. Chacun aura son lot de surprises », s’amuse François. « Quant à nous, ça va être difficile aussi. On ne s’est jamais arrêtés pendant si longtemps alors on est un peu rouillés. Et puis, il y a aussi une fatigue mentale à force d’être dans l’expectative. » Point positif à souligner à l’approche du grand jour : « Les formations complémentaires qu’ont suivi les salariés. La fermeture aura au moins eu le mérite de nous laisser du temps pour ça. »