Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Au Royaume-Uni, l’exécutif conforté par la conquête d’un bastion travailliste
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a jugé hier « très encourageante » la conquête par son parti conservateur d’un bastion travailliste et favorable au Brexit dans le nord-est de l’Angleterre. Ce « super jeudi » d’élections locales avait valeur de test pour le pouvoir et l’unité du Royaume-Uni, avec le renouvellement aussi du Parlement écossais, où les nationalistes entendent bien pousser leur cause en cas de victoire.
À la faveur d’une législative partielle, le Parti conservateur a réussi à faire élire une députée, Jill Mortimer, pour la première fois en près de cinquante ans à Hartlepool. Avec près de deux fois plus que voix que le candidat travailliste, le parti au pouvoir inflige un véritable camouflet au Labour et à son chef, Keir Starmer, attaqué par son aile gauche.
Prolongeant la poussée des « tories » de 2019 dans le « mur rouge » travailliste, ces régions du Nord de l’Angleterre affectées par la désindustrialisation et favorables au Brexit, cette victoire conforte le Premier ministre malgré une série de scandales ayant mis en exergue les liens très proches entre pouvoir et intérêts privés.
Pour le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, c’est une humiliation. Avec une ligne plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, il avait promis de remettre le parti sur les rails en prenant la tête de la formation quelques mois après sa débâcle aux législatives. Les appels au changement ont rapidement fusé chez les travaillistes, le député Richard Burgon exhortant ainsi à un « changement de direction » àlatêtedu Labour.
« Amèrement déçu des résultats », Keir Starmer a dit en assumer « l’entière responsabilité ». Il a promis qu’il ferait «toutcequiest possible » pour regagner la confiance des électeurs, sans annoncer en l’état de remaniement à la tête du parti.