Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
La « nuit » veut reprendre le er juillet
Un grand bol d’air. Le président de la Région Sud, Renaud Muselier, s’est requinqué hier lors d’une table ronde à St-Tropez sur la reprise touristique. Une rencontre de dernière minute, en terrain connu, où ses amis élus du Var lui ont tressé des louanges sur sa gestion de la crise sanitaire et le déploiement du plan de relance régional. Mais c’est surtout avec le monde de la nuit que le candidat avait rendez-vous. « Le constat est effroyable. Quelle activité peut rester 14 mois sans travailler ? », reconnaît l’élu. Le fonds de solidarité a beau exister, « le compte n’y est pas. On va tout faire pour qu’il n’y ait pas une seconde saison noire », en mobilisant les énergies politiques vers une reprise au 1er juillet. Franklin Malortigue, dirigeant du Papagayo, déplore une « profession mise à l’écart, à la fois pointée du doigt et oubliée. On voudrait participer à cette euphorie de la vie qui reprend ». Directeur des Caves du Roy, Junior Deschene, défend lui, le savoir-faire des discothèques : « On est capable de mettre en place des sas de décontamination, un système de purificateur d’air. Va-t-on encore passer un été à regarder les autres se transformer en boîtesdenuit?»
Des professionnels qui demandent à être « sur la même ligne de départ que les mariages et les concerts ». Soutien inconditionnel, le musicien Marc Cerrone a ressenti du mépris envers les clubs, « sa famille », « des lieux culturels qui ne font même pas partie du Ministère de la Culture ! »
De son côté, le patron du VIP Room, Jean-Roch, agacé par le maintien d’un couvre-feu, espère que la vaccination qui s’accélère sera le sésame. «Lapossibilité est légitime de rouvrir des discothèques en zéro Covid avec le pass sanitaire », veut croire Renaud Muselier, en qualité de médecin.
Mais la crainte de l’effet papillon taraude nombre d’élus : que la fête déborde ailleurs comme l’été 2020, dans les villas ou la rue. Une insécurité palpable pour la maire de St-Tropez, Sylvie Siri. « On a senti qu’il manquait un maillon indispensable », estime le maire de Ste-Maxime, Vincent Morisse.