Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Handicapé, il est alité à cause d’un fauteuil inadapté
Immobilisé dans son lit par son handicap, le quinquagénaire se bat depuis 18 mois pour récupérer un équipement adapté à son état, après avoir reçu un modèle non-conforme.
Il garde une solide énergie malgré les soucis de santé qui s’accumulent. Car en plus de ses problèmes physiques, Thomas Messina se bat depuis près de deux ans pour avoir un fauteuil conforme à ses demandes (lire par ailleurs). Tout commence en août 2019 quand il achète un produit auprès de l’antenne toulonnaise d’Harmonie Médicale. Problème : les roues à bandages vibrent, vidéo à l’appui, quand il sort de son appartement pour prendre l’air. Car l’homme ne souhaite pas rester enfermé dans son logement du rez-de-chaussée de la résidence, même s’il a une terrasse.
L’affaire prend désormais un tournant judiciaire, avec un avocat. Aujourd’hui, le quinquagénaire lance un appel au secours, faute de voir le bout du tunnel : « Je suis quelqu’un de correct, je respecte les gens. Mais on ne peut pas laisser une personne comme ça.. .» C’est d’ailleurs à l’extérieur que ce produit attend d’être repris, caché sous une bâche. D’ici là, il n’a que son ancien fauteuil à bout de course. Rien à voir avec le haut de gamme dont le coût peut sembler faramineux (plus de 20 000 € !), même s’il est subventioné, via la Maison départementale des personnes handicapées. C’est le même genre d’appareil que l’on voit dans le film Intouchables, avec François Cluzet et Omar Sy.
« L’ancien, il est mort », résume ce solide gaillard qui ne se laisse pas abattre, téléphone portable et ordinateur à portée de sa main valide. Car le handicap de Thomas Messina évolue. D’abord la paralysie des jambes, puis d’un bras. Il lui reste le droit pour garder un minimum d’autonomie.
« J’en ai marre »
« J’ai une maladie invalidante depuis 2004. Au départ, le médecin pensait que c’était la sclérose en plaques. Mais en fait, j’ai une maladie orpheline, sans vraiment savoir de quoi il s’agit. La dernière fois que j’étais debout, c’était le 15 janvier 2017 », se souvient-il avec une redoutable précision. Il est même allé en Russie pour tester un traitement. Malheureusement, son état ne s’est pas amélioré. À 58 ans, il veut continuer de se battre:« J’ai payé un fauteuil que je n’ai pas, j’en ai marre. Les roues ne sont pas bonnes, elles sont voilées ». Faute d’équipement adéquat, il a réduit ses sorties à une fois par jour, lui qui arrivait même à conduire auparavant, avec un véhicule totalement prévu à cet effet : « J’ai un vieux fauteuil qui a huit ans, normalement, on le change tous les cinq ans. Je n’ai pas envie de finir dans un institut, je suis bien chez moi, il ne me manque rien ». Il peut aussi compter sur des amis qui prennent soin de lui. « Heureusement qu’ils sont là », soupire-t-il en ouvrant son dossier de son affaire.