Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Stéphane Mussard conçoit des murs végétaux : « On n’est pas aidé »
« À 40 ans, il faut faire ce qui plaît pour de vrai. J’avais toujours eu en tête une idée dans le genre. »
Voilà comment Stéphane Mussard, 42 ans, résume le moment qui l’a décidé à changer de vie, à plaquer son poste de cadre commercial et lancer sa boîte de murs végétaux.
De la végétalisation d’espaces commerciaux, plus précisément : restaurants, bar, événementiel.
Il se jette à l’eau en mai 2020, dès la sortie du premier confinement avec son entreprise Les Mystères d’Eleusis. « Tout a pris du retard, évidemment. Beaucoup de choses ont été annulées ou décalées. J’avais créé un business plan mais il est difficile à tenir, les choses changent tout le temps et ne permettent pas d’avoir une vue à long terme. »
Démarcher une nouvelle clientèle
Le quadragénaire parvient tout de même à travailler avec quelques clients. Un restaurant à Six-Fours, une pizzeria à Sanary. Il y installe deux murs végétaux. En parallèle, il vend également des grandes plantes d’exception et fabrique de l’art floral japonais : le kokedama. Les salons, les manifestations autour des plantes et du végétal auxquels il devait participer sont annulés les uns après les autres en 2020. Stéphane amorce alors un virage vers le numérique qui n’était pas prévu. «Vulecontexte, c’est obligé. Ne serait-ce que pour avoir une visibilité, car les gens ne peuvent plus sortir. »
Le quadragénaire profite de l’aide à la transition numérique mise en place par la CCI. Une des seules. Et décide de changer son fusil d’épaule. « Avec l’incertitude qui pèse sur l’ouverture des lieux recevant du public, je suis en train de me réorienter vers une autre clientèle : les établissements médicaux. J’ai démarché des médecins, des cliniques, des ORL, des dentistes, des vétérinaires… Des études prouvent les bienfaits des plantes auprès des patients. Elles ont un réel impact la guérison, augmentent la rapidité de cicatrisation de 30 %, réduisent la pression artérielle, le stress… Dans les environnements de travail, elles font diminuer le temps d’absentéisme, réduisent les maux de tête. Elles représentent un vrai bénéfice. » Pour l’instant, rien de concret n’a abouti. Mais Stéphane mise sur ses compétences d’ancien commercial pour le démarchage. Il n’hésite pas à citer les travaux de Stefano Mancuso, un universitaire italien qui a fondé un centre de neurobiologie végétale. Les retours sont enthousiastes. En attendant, le flou perdure. « Clairement, vis-à-vis des entreprises qui reçoivent des millions, on n’est pas aidé », constate le Varois. « Mais je reste confiant. Sinon, on ne fait rien. »