Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Axelle et Lucy, CrédiPro à Toulon : « On a fait un super démarrage »
« On a quitté deux postes dans le milieu bancaire, lâché une belle situation pour ne pas commencer à bosser. Le flottement a duré 48 heures. » Lucy Renard et Axelle Meunier se rappellent l’annonce du premier confinement comme un vertige.
En mars 2020, les deux banquières varoises achevaient une formation et devaient lancer leur franchise de courtage en crédit pour professionnels. Elles ont accusé le coup chacune chez elle, à distance. « Puis on s’est posées et on s’est organisées en se disant que ça durerait plusieurs semaines. »
Axelle et Lucy commencent à travailler une semaine après le début du confinement en se lançant sur le réseau social LinkedIn. À reculons. « Au tout début, on ne voulait pas communiquer sur Linkedin. On se disait que les gens allaient penser : elles sont complètement folles. Puis on a commencé, c’était le seul moyen, ça nous a permis d’avoir notre premier dossier. »
« On a fait un super démarrage »
Elles trouvent le financement pour leur premier client et savourent « une première belle réussite ». La crise leur donne l’occasion de s’adapter à une situation inédite : elles décident de proposer leur aide pour l’obtention du Prêt garanti par l’État à titre gracieux. « On s’est dit que les gens s’en souviendraient et on a continué de se former pendant le confinement. »
Cette crise sanitaire, un cauchemar pour la plupart des entrepreneurs, Axelle et Lucy ne tardent pas à la voir comme une opportunité. Proposer une aide pour trouver des financements alors que les banques font la sourde oreille au beau milieu d’une débâcle économique, ça prend. « Dans le contexte actuel, soit la banque n’a pas répondu, ou alors elle refuse au bout de trois mois. Les gens sont en difficulté dans leurs projets. Nous, on construit le dossier du client de A à Z, détaillent les deux Varoises, qui s’appuient sur un réseau de plus de 120 partenaires. Le Covid va nous aider car on pense que des projets, il y en a toujours, et que les gens se tourneront plus facilement vers nous. »
En tirant un premier bilan de 2020, les jeunes femmes reconnaissent un retard accusé sur les trois premiers mois qu’elles ne pourront pas compenser. Pour le reste… « On a eu pour quatre millions d’euros de financement accordé pour nos clients. C’est très bien. On a fait un super démarrage. »
Surtout, les deux jeunes femmes reconnaissent la chance qu’elles ont eue d’affronter la crise ensemble et de pouvoir s’appuyer l’une sur l’autre.
« Cette création d’entreprise en plein confinement restera gravée à tout jamais, on pourra en parler pendant encore des années, mais on est très heureuses d’avoir fait ce choix. »