Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Miglioli réclame la démission de Giraud des Républicains
Non investi par son parti pour les prochaines élections départementales, le conseiller du canton de Draguignan dénonce une « tambouille électorale » de la part du président du Département.
La déflagration est sans doute moins forte que dans l’affaire Muselier, mais elle est au coeur des discussions depuis jeudi soir au sein du canton de Draguignan. Elu conseiller départemental en 2015 sous l’étiquette Les Républicains (LR), Jean-Bernard Miglioli a appris lors du dernier bureau LR qu’il ne pourrait briguer sa réélection sous les couleurs de son parti les 20 et 27 juin prochains. À sa plus grande surprise, l’investiture a été donnée au binôme Grégory Loew et Christine Niccoletti, avec le maire de Draguignan, Richard Strambio, au poste de suppléant. « Soit un ancien du Parti socialiste, une toute récente encartée LR, car les circonstances le demandent et, pour reprendre les paroles du député Matras, l’ADN de la République en marche en soutien », se désole Jean-Bernard Miglioli.
« Mauvaise ratatouille »
Pour ce dernier, aucun doute, le président du département Marc Giraud est à la manoeuvre. Face à cette « tambouille électorale » ,le conseiller a décidé de contre-attaquer en appelant à la démission de celui-ci du parti Les Républicains. Rien de moins. À ce titre, il a saisi Eric Ciotti en tant que président de la CNI (commission nationale d’investiture). « L’attitude de Marc Giraud est scandaleuse. Pour un simple positionnement de confort électoral, on en vient à renier ses convictions morales et à proposer une mauvaise ratatouille aux électeurs. Mais nos concitoyens ne sont pas idiots. En agissant ainsi, on risque de les dégoûter voire de les pousser vers les extrêmes...»
Jean-Bernard Miglioli, qui voit entre autres dans cette investiture une conséquence locale de la stratégie nationale du président de la République Emmanuel Macron de « faire imploser Les
Républicains », n’a en outre pas de mot assez dur pour qualifier le choix de Grégory Loew. « C’est le genre de candidat qui avance masqué, une fois à gauche, une fois à droite... À une époque, il avait même fait partie du comité de soutien à François Hollande. Aujourd’hui, il se présente sous l’étiquette LR. Je pense qu’il n’y a pas que moi que cela dérange ! »
Richard Strambio pas épargné
Quant à Richard Strambio, lui aussi se voit habillé pour l’hiver par celui qui est également conseiller municipal (opposition) à Draguignan. « Il était soi-disant contre le cumul des mandats et il est une nouvelle fois candidat. Il était soi-disant sans étiquette, le voici affilié aux Républicains.
C’est une belle girouette politique. Quand on sait l’inimitié qu’il régnait il y a quelques mois encore entre Marc Giraud et lui...» Mais comme certains ont pu le constater lors d’une visite de l’Hôtel départemental des expositions du Var à Draguignan en février dernier, la hache de guerre semble enterrée entre les deux hommes... C’est donc sous l’étiquette divers-droite (DVD) que Jean-Bernard Miglioli se présentera, cette fois aux côtés de Guillemette Zentelin-Bonfils, conseillère municipale dans l’opposition à Transen-Provence. « Je fais fi de ces petits arrangements entre amis et de cette politique alimentaire où on cherche à tout prix à sauver sa place de président, quitte à passer des alliances contre-nature. Moi, je reste fidèle à mes convictions. Je suis honnête intellectuellement. Et je refuse de voir Toulon dicter notre conduite ici, à Draguignan et Trans-en-Provence. Fin juin, ce seront aux Dracénois et aux Transians de se prononcer. Ils feront le bon choix. » Pour ceux qui en doutaient, la campagne des départementales est bel et bien lancée !