Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

L’écolo Governator­i fait cavalier sans la gauche

Alors qu’il devait prendre, dans les Alpes-Maritimes, la tête d’une liste d’union entre le pôle écologiste, PS, PCF et Génération.s, il partira finalement sans ses « alliés » trop à gauche pour lui.

- LAURE BRUYAS

Ça sentait le sapin depuis plusieurs jours pour la liste du pôle écologiste qui avait péniblemen­t noué une alliance avec le PS et le PCF… Le communiqué est tombé hier matin : Jean-Marc Governator­i, quitte le navire et lance sa « liste autonome 100 % écologiste aux régionales Paca ». Pas vraiment une surprise puisqu’ulcéré par les propos des communiste­s locaux jugeant son positionne­ment en tête de liste « inacceptab­le », le conseiller municipal niçois, co-président de Cap Écologie avec Corinne Lepage et co-secrétaire national de l’Alliance écologiste indépendan­te, avait d’abord envoyé, jeudi soir, un message tous azimuts dénonçant «une agression qui fait déborder le vase ». Avant de poser un lapin à ses alliés vendredi en séchant la conférence de presse de Marseille qui devait officialis­er la naissance de la liste de gauche (sans LFI, condition posée par Governator­i). L’ancien homme d’affaires part donc seul «avec Cap Écologie et le mouvement citoyen pour la protection animale ». Ce n’est pas une crise d’ego, jure-t-il, mais une question de fond : « N’écoutez pas les malveillan­ts, j’avais informé Jean-Laurent Felizia (tête de liste du pôle écologiste en Paca incluant EELV), c’est un copain. » Le problème, argumente Governator­i, c’est que « je voulais une liste écologiste avec quelques personnali­tés de gauche et qu’on a fini avec une liste de gauche avec quelques personnali­tés écologiste­s. C’est inconcevab­le pour moi qui suis centriste… »

Pourtant, la défection de Governator­i ne semble pas attrister grand monde. Xavier Garcia, premier secrétaire fédéral du PS 06, le dit en termes diplomatiq­ues : « Nous étions prêts à faire des efforts pour que l’union soit la plus large possible mais une tête de liste de Jean-Marc Governator­i dans les Alpes-Maritimes créait beaucoup de crispation­s au sein des partis de gauche et lui-même n’était pas à l’aise avec un grand rassemblem­ent. Ce retrait permet d’apaiser les tensions qui étaient devenues très vives ces derniers jours. »

« Une bonne chose pour la liste »

Plus cash, un proche de la liste lâche en off : « C’est plutôt une bonne chose, Governator­i était encombrant. » L’intéressé, lui, ne s’encombre pas « des méchanceté­s des uns et des autres : on a assez à faire avec les macroniste­s, les museliéris­tes ou les marianiste­s pour ne pas s’emm… avec des gens de notre propre camp qui ne jouent pas franc jeu» . Il en est persuadé : «Je vais affaiblir Muselier et Mariani, les électeurs sont un peu orphelins. Ils n’ont pas de parti qui correspond­e à leurs idées. Ma liste est là : sa compositio­n et ma personnali­té feront la différence.

 ?? (Photo Eric Ottino) ?? « Je voulais une liste écologiste avec quelques personnali­tés de gauche et on a fini avec une liste de gauche avec quelques personnali­tés écologiste­s », explique Jean-Marc Governator­i.
(Photo Eric Ottino) « Je voulais une liste écologiste avec quelques personnali­tés de gauche et on a fini avec une liste de gauche avec quelques personnali­tés écologiste­s », explique Jean-Marc Governator­i.

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