Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les clés du match
S’il a fallu être patient, le RCT a su construire son succès bonifié en s’appuyant sur ses points forts. Une défense de fer et des individualités rayonnantes.
. Serin à la relance
Dire que Baptiste Serin a manqué au RCT relève de l’euphémisme. Hier soir, le demi de mêlée et capitaine toulonnais a donné le tempo. Alors que son équipe semblait sous pression après une longue possession toulousaine (22e), le numéro 9 a rapidement joué depuis ses 22. Résultat, une avancée de 60 mètres au bout de laquelle, après plusieurs temps de jeu, Carbonel a pu passer les premiers points des siens. Avant cela, sa feinte de passe et sa course dans l’en-but auraient pu permettre aux Varois de prendre les devants plus tôt, mais l’en-avant d’Ollivon le privait de cette réalisation. Serin est aussi à la construction des deux essais de la première période. Enfin, c’est lui qui sécurise le bonus offensif en fin de rencontre en partant derrière sa mêlée (74e). À l’expérience.
. Cordin, plus belle la vie à l’aile
Décalé à l’aile au coup d’envoi, Gervais Cordin n’a pas eu un nombre de munitions incroyable, mais il a su bonifier ses ballons. Auteur de son cinquième essai de la saison en bout de ligne (38e), il a montré sa vivacité et ses appuis de feu, notamment sur la réalisation de Carbonel (40e+2), créant le décalage pour son ouvreur. L’ancien Grenoblois s’est de nouveau montré décisif en seconde période. Sur une action de turnover, après un ballon perdu par Ramos dans les airs, Cordin s’est retrouvé dans la circulation. De quoi faire admirer sa vision du jeu avec une merveille de jeu au pied pour trouver Gabin Villière sur son aile (56e). Chirurgical. Et salvateur, cela intervenait juste après l’essai du Stade toulousain.
. Défense plus forte que l’indiscipline
Car à ce moment-là, le RCT semblait dans le dur. Au retour des vestiaires, les Toulonnais ont accumulé les fautes avec deux cartons à la clé dans un temps fort des Toulousains.
Villière a été sanctionné pour un plaquage à retardement sur Balès. Et quelques secondes plus tard, c’est Julien Ory qui a lui aussi été sorti pour dix minutes, laissant ses partenaires en double infériorité numérique. Mais sur sa ligne, le RCT n’a pas rompu, défendant avec une solidarité exemplaire.
Peu après, ce fut cependant une pénalité retournée, après un geste d’humeur de Charles Ollivon, qui a fissuré le mur rouge et noir. Cette équipe a, une nouvelle fois, montré sa solidarité en défense comme sur l’un des derniers ballons, privant ainsi le Stade toulousain d’un deuxième essai.
. Carbonel en grande forme
Dans nos colonnes, Yann Delaigue regrettait de sentir Louis Carbonel parfois bridé. Hier, le minot de la rade semblait en feu. Encore à 100 % au pied, l’ouvreur toulonnais a brillé dans le jeu. Dans le désordre justement, là où sa vista et son talent s’expriment au mieux.
Son crochet dans la défense sur le service de Cordin fut délicieux, tout comme son interception à la 63e pour l’essai du bonus, au terme d’une course rageuse. Un match de patron.
Ollivon : « Tout le monde a mis du coeur »