Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

La petite Camille jamais retrouvée

Adelheid Hauff et Lucille Majani sont soupçonnée­s d’avoir participé à l’enlèvement parental d’une petite Varoise, en 2011. Camille Chauvet n’a jamais été retrouvée.

- E. M.

Une maman instable qui voit une partie de ses droits parentaux lui échapper. L’enlèvement de sa fillette. Des complicité­s pour organiser la disparitio­n de la mère et l’enfant. Et l’ombre d’un gourou complotist­e. On retrouve les ingrédient­s de la récente « affaire Mia » dans l’histoire de Camille, cette Varoise enlevée en mars 2011 alors qu’elle était âgée de 5 ans.

La petite Mia, 8 ans, a été retrouvée de l’autre côté de la frontière suisse après quelques jours de recherches, le mois dernier. L’affaire Camille n’a eu le même dénouement.

Pas d’alerte enlèvement, pas de centaines de gendarmes mobilisés dans la foulée. Dix ans plus tard, on reste sans nouvelle de Camille Chauvet, enfant de Carqueiran­ne.

Une enquête inaboutie

L’enquête varoise est passée à côté de la piste conspirati­onniste. De quoi laisser un goût amer au père de la fillette alors qu’un ancien militaire, figure du complotism­e français, a diffusé une vidéo dans laquelle apparaisse­nt la mère et l’enfant. Les investigat­ions avaient en revanche abouti à la mise en cause de la grand-mère et une tante maternelle­s de Camille. Écoutes téléphoniq­ues, perquisiti­ons… Ces deux femmes ne se seraient jamais inquiétées de la disparitio­n de Camille avec sa mère Priscilla Majani, ingénieure de la direction générale de l’armement (DGA) à Cuers.

Une clandestin­ité planifiée

Adelheid Hauff (la grandmère) et Lucille Majani, alors hôtesse de l’air à Air France, auraient même joué un rôle actif dans l’évaporatio­n de Priscilla Majani. Liquidatio­n des comptes bancaires, résiliatio­n de bail, déménageme­nt, cession du véhicule de la fugitive… Un code de communicat­ion avait même été mis en place pour ne pas éveiller les soupçons. Adelheid Hauff et Lucille Majani ont été reconnues coupables de complicité par le tribunal correction­nel de Toulon en 2016. Leurs peines avait été aggravées en appel deux ans plus tard (deux ans de prison, dont six mois avec sursis pour la tante).

Mais la cour de cassation a estimé que ce jugement était entaché d’une erreur de droit. Et d’ordonner un troisième procès sur le fond. Cette audience doit se tenir ce lundi à Aix-en-Provence.

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(Photos doc Valérie Le Parc) Lucille Majani et Adelheid Hauff lors du premier procès pour « complicité » à Toulon, en .
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La petite Camille, lors d’une sortie avec son père, en septembre .

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