Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Pourquoi les cheminots feront grève, demain ?
Cela fait plus d’un mois que la SNCF Provence-Alpes-Côte d’Azur est en grève. Et rarement une mobilisation ferroviaire aura fait aussi peu de bruit. Demain, un nouveau temps fort est prévu.
P «our l’instant, la grève a eu peu d’impact visible car la SNCF a mis un plan de transport adapté (PTA), en raison de la crise sanitaire », pose Hervé Godbillot, secrétaire de la section syndicale CGT des conducteurs niçois. Depuis début mai, la circulation ferroviaire régionale est remontée à 70 % de l’offre habituelle.
% de grévistes
Dans ces conditions, l’intersyndicale CGT, FO et Sud a décidé de mener une mobilisation discontinue. Bien que la grève ait commencé le 9 avril, demain ne sera que le quatrième jour. « Lors du dernier temps fort, le 7 mai, la direction a mis un service minimum de quatrième niveau, le moins impactant. Avec la levée du PTA, ça va commencer à prendre de l’importance », projette Hervé Godbillot. Lors des précédentes journées, le mouvement a été suivi à 55 %, et cela devrait être à nouveau le cas demain.
Mais quelles sont donc les raisons de la colère ? Depuis un an et demi, il n’y a plus de contrôleurs sur la plupart des lignes azuréennes. Ils ont été remplacés par des caméras. « C’est-àdire plus d’agent secondaire pour s’occuper de la sécurité à bord des trains. Car ils ne font pas que contrôler les billets », complète le cheminot. Les contrôleurs aident effectivement au départ des trains, vérifient que les voyageurs sont tous entrés dans les wagons, ferment les portes et sont là en soutien, si un incident se produit pendant le voyage.
« Sans leur aide, le conducteur doit vérifier toutes ces données, en plus de ses propres missions. Et, s’il y a un malaise dans la rame, qui s’en occupe ? », soulève Hervé Godbillot.
Plus de chefs de gare non plus
Un autre poste s’est aussi raréfié : les chefs de gare. Normalement présents à Menton, Nice ville, Antibes,
Cannes et Saint-Raphaël, on n’en voit plus qu’à Vintimille. « Les missions de ces personnes reposent donc sur le conducteur du train, qui n’a plus droit à l’erreur. Il ne faut pas oublier qu’on transporte des gens par centaines », ajoute le délégué syndical.
Hasard du calendrier peutêtre mais, cet été, la Région devrait dévoiler les noms des deux futurs opérateurs de plusieurs lignes TER en Paca, après une mise en concurrence. «La SNCF a fait des suppressions de personnel, a économisé sur des choses parfois dangereuses, pour vendre la sauce à la Région, qui peut faire une proposition au privé », glisse Hervé Godbillot. « Les entreprises privées auront les mêmes problèmes. »