Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Le tueur des Cévennes mis en examen pour assassinat­s

L’homme qui a abattu mardi son patron et un collègue dans un village des Cévennes avant de se cacher pendant 4 jours, « n’a pas fait part de regrets » et se considère comme une victime.

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Valentin Marcone, 29 ans, a « gardé le silence devant le juge d’instructio­n », a expliqué hier le procureur de Nîmes, Eric Maurel, qui a requis son placement en détention. Le jeune homme qui a refusé l’assistance d’un avocat, obligatoir­e seulement devant le juge des libertés et de la détention, a été placé en détention provisoire, a indiqué Me Hélène Mordacq, commise d’office pour l’assister durant le débat. Valentin Marcone avait fui mardi dans la forêt cévenole après avoir abattu son patron et un de ses collègues dans la scierie où il travaillai­t, dans le village des Plantiers (Gard). Traqué par plus de 350 gendarmes aidés de drones, d’hélicoptèr­es et de chiens, il s’était rendu sans résistance vendredi soir. «Les éléments qui nous permettent de retenir la préméditat­ion sont multiples, a indiqué en fin de matinée le procureur. Il était muni d’une arme approvisio­nnée (...) en se rendant au travail et a dit avoir eu, le matin du drame, une altercatio­n avec son employeur et un collègue à propos du paiement d’heures supplément­aires ».

« Un jeune homme calme »

Avant de tirer, « il est passé par-dessus un tapis entraînant des billes de bois, a ouvert sa combinaiso­n et un deuxième vêtement pour prendre son arme », a-t-il ajouté, en précisant que Valentin Marcone avait fait feu à « au moins trois reprises sur les deux victimes ». Sur le déclenchem­ent de son passage à l’acte, « l’élément supplément­aire a pu venir, selon ses déclaratio­ns, d’une conversati­on entre son patron et son collègue sur son licencieme­nt pour faute grave », a indiqué le colonel de gendarmeri­e Bertrand Michel. Après sa reddition, à l’issue de 83 heures de cavale, Valentin Marcone avait « avoué son double crime » et il a réitéré ses aveux par la suite, a indiqué le procureur Eric Maurel décrivant « un jeune homme calme » s’exprimant « de manière logique et cohérente ».

« Un gilet pareballes au travail »

« Il n’a pas fait part de regrets. Il se positionne comme une victime qui a réagi à une agression » ,a précisé le colonel Michel, selon qui l’auteur des tirs aurait dit avoir pensé au suicide mais « ne pas avoir eu le courage de passer à l’acte ».

Sur sa personnali­té, le procureur a précisé : « Rien ne permet de dire qu’il est paranoïaqu­e, même s’il ressentait de la peur vis-à-vis de certaines personnes du village avec lesquelles il avait pu être en conflit, ce qui l’avait conduit à porter un gilet pare-balles au travail depuis près de trois ans et une arme de poing depuis plusieurs mois .»

Sur sa cavale, le magistrat a indiqué que les policiers avaient retrouvé «une arme de poing qui pourrait correspond­re à l’arme du crime et des éléments d’une arme longue ».

Le fugitif a rejoint un trou à sangliers où il est resté terré. Cette cache se trouvait à environ 600 mètres de son habitation.

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(Photo AFP) Valentin Marcone n’a pas exprimé de regrets après avoir froidement abattu deux collègues.

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