Espérer et ne pas regretter

À Clermont, les Toulonnais ont pris un coup sur la tête avec cette défaite (25-16) et zéro point. Hors du top 6, le RCT n’a plus son destin en main mais garde ses chances pour la phase finale.

Après ce revers à Clermont (25-16), le RCT se retrouve bouté hors du top 6 et à deux journées de la fin, n’a plus son destin en main. Cruel. Mais pas définitif. Car dans ce championnat très serré, rien n’est encore acté. Certes, Toulon occupe la 7e place mais compte le même nombre de points que le Stade français (6e) et que Bordeaux (5e).

Même si les Girondins ont, eux, deux rencontres en retard à disputer et semblent dans une position plus confortable. Pour Toulon, il reste donc 10 points sur le tapis, avec un match à domicile face à l’UBB, justement, et un déplacement à Castres (8e avec 60 pts). Pour espérer un mois de juin radieux, il faudra d’abord évacuer la frustration de ce match à Clermont.

« Que la saison ne se joue pas à 50 cm »

« Je suis en colère pour mes joueurs. Pas contre eux », expliquait Patrice Collazo dans les travées du Michelin. « Ce soir, ça se résume à 50 cm. Sur l’action de Julien Hériteau et sur le dernier drive. Je suis déçu pour eux. Je suis vraiment en colère pour eux. Ils méritaient autre chose. Nous avons fait un match dense, plein, même si nous n’avons pas tout bien fait », poursuivait-il visiblement encore marqué par le scenario de cette rencontre. « Les connaissant un peu, je pense que mes joueurs vont tout faire pour aller chercher les derniers 50 cm la prochaine fois. Car une saison, il ne faut pas qu’elle se joue à ça. Sinon, on n’aura plus que les yeux pour pleurer ».

Nous ne referons pas l’histoire et nous n’aurons certainement jamais la réponse, mais sans ce match à Montpellier dans la semaine, le RCT n’aurait-il pas pu ramener (beaucoup) plus de Clermont ? Avec un effectif restreint, le staff n’a eu d’autre choix que de faire enchaîner ses joueurs. Résultat, Toulon a peut-être manqué de carburant en Auvergne.

« Clermont a un match de moins dans la semaine que nous. Mais quand on breake avec Julien Hériteau, c’est la 70e. Pour moi, cette action est le tournant du match. J’ai aimé le match de Toulouse, mais j’ai préféré celui de ce soir (samedi), c’est le plus abouti de notre série. J’ai aimé ce que j’ai vu. Un groupe qui se resserre et mène quasiment tout le match. Si on prépare la suite comme on a joué ce soir, je n’ai pas trop d’inquiétude ». Tout le monde l’espère.

De leur côté, les Clermontois savaient que Toulon pouvait flancher à un moment du fait de l’accumulation des matches.

« En première mi-temps nous avons plusieurs occasions dans leur zone de marque.

Encore trop de fautes

On prend trois points à chaque fois, mais je pense qu’on peut prendre plus », regrettait Morgan Parra. Comme son demi de mêlée, le manager Franck Azema espérait distancer les Toulonnais plus tôt : « Mentalement, Toulon a eu une semaine éprouvante avec trois matches. Nous avons eu des occasions en première mitemps et si on avait marqué à ce moment-là, ça aurait été dur pour eux. Le mental aurait pris l’ascendant sur le physique. Mais le fait qu’ils restent au contact au score et passent devant, ils se sont accrochés. Il a fallu attendre la 76e pour les faire craquer ». À Clermont, les Toulonnais ont aussi péché dans la discipline, avec 14 fautes concédées, dont dix lors de la première période. Face à un Morgan Parra en réussite, cela a aussi pesé lourd dans la balance. Comme à Montpellier. Cette indiscipline est forcément liée à un manque de lucidité et de fraîcheur. Face à Bordeaux dans quinze jours, le réservoir d’essence ne sera plus dans la réserve et les Varois seront de nouveau en mesure de se montrer propres. Indispensable pour récupérer un ticket d’or.

(Photo AFP) Les Toulonnais ont réalisé le meilleur de leurs trois matchs enchaînés en l’espace d’une semaine mais cela n’a pas suffi pour ramener le point qui fait cruellement défaut à deux journées de la fin.