Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Face à la pénurie de main-d’oeuvre : « La profession doit se remettre en question »
Les réouvertures des hôtels et restaurants auront bien lieu, mais la quête de personnels, elle, est loin d’être finalisée. « La pénurie de main-d’oeuvre est très accentuée. Chefs de cuisine, commis, serveurs, réceptionnistes, plongeurs... Des postes sont à pourvoir partout dans le département ! », s’inquiète Christiane Thibault, présidente du GNI Région Sud Var (Groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration) qui se fait l’écho de ses adhérents. Avis aux demandeurs d’emploi donc, même si selon Mme Thibault, ce déficit d’employés révèle un malaise plus profond...
Reconversions durant la pandémie
« Il faut que la profession se remette en question et repense ses métiers. Le personnel resté au chômage partiel est toujours présent, mais pour les saisonniers et les extras, c’est autre chose... Il y a eu beaucoup de reconversions durant la pandémie. À l’échelle nationale, 110 000 personnes ont quitté la profession ! Jeunes et moins jeunes veulent profiter davantage de leur famille, sont moins enclins à travailler tard le soir, les weekends, faire des heures supplémentaires, etc. », explique-t-elle.
Reconstituer le « vivier » varois
Pire, cette pénurie ne cesserait de s’accroître. Même les CFA et lycées manquent de candidature. D’où l’idée du GNI varois de constituer un « vivier de personnels » afin de pouvoir proposer toute l’année des profils aux chefs d’entreprise.
« Une issue existe et nous avons décidé de nous engager avec Pôle emploi, la mission locale, l’École de la deuxième chance (E2C) et les Opérateurs de compétences (OPCO).. Nous allons former des nouveaux candidats à nos métiers en y insérant la démarche qualité : savoirêtre, posture, maîtrise des langues, etc. Nous avons plusieurs plateaux techniques entre Ollioules, La Garde et Le Lavandou, ce qui nous permettra d’avoir des formations pérennes. La préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) vise l’accès rapide à un emploi CDD, CDI ou contrat de professionnalisation », détaillet-on au GNI.
Des salaires peu attractifs ?
Pole emploi a par ailleurs développé la Méthode de Recrutement par Simulation (MRS). Elle permet une sélection sur des critères mesurables identiques pour tous, donc « équitables et transparents », assortie d’une rencontre avec l’entreprise qui recrute. Reste la notion de salaire qui devrait également faire la différence pour remobiliser les salariés. Pas certain qu’il s’agisse de la meilleure période pour voir appliquée une « revalorisation »...