Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« La profession veut travailler tranquillement, donc en toute légalité »
À la tête de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), qui négocie avec le gouvernement les protocoles sanitaires mis en place à chaque déconfinement, Jean-Pierre Ghiribelli fait le point, à la veille de ce 19 mai. Il est vrai que certains chefs d’établissements, que ce soit bars ou restaurants, se posent des questions sur l’installation des terrasses
Quelles sont les distances à respecter entre les tables ? Les établissements doivent obligatoirement laisser un espace libre d’au moins un mètre entre les chaises de tables différentes. Je rappelle qu’il ne peut pas y avoir plus de six personnes autour d’une table.
Le nombre de places est ramené à environ % mais qu’en est-il des petites terrasses ?
Il y a une tolérance pour les petites terrasses de dix à quinze places assises. On ne leur impose pas d’en supprimer la moitié et on ne leur demande pas non plus, de respecter la distanciation d’un mètre. En revanche, ils doivent séparer les tables avec des parois, par exemple en plexi. Cela peut être aussi des bacs à fleurs. Et toujours pas plus de six personnes par table. Les établissements qui n’ont pas de terrasses resteront fermés.
Certains établissements n’ouvrent pas demain, pourquoi ?
Effectivement. Les raisons sont multiples. Certains préfèrent n’ouvrir que le juin car ils pensent que dans les conditions de ce mai, ce n’est pas rentable, entre le couvre-feu à heures et les jauges. Ils préfèrent continuer à toucher les aides de l’État.
En plus la météo est incertaine. D’habitude, on a un temps exceptionnel en mai.
Y-a-t-il des problèmes de personnel ?
Certains ne peuvent effectivement pas rouvrir car leurs équipes ne sont pas complètes. L’UMIH avait demandé au gouvernement d’être prévenu trois semaines avant la réouverture. Cela n’a pas été le cas. Le mai restait une date incertaine.
Ne pouvaient-ils pas embaucher avant ?
Le département est lié à une forte saisonnalité. Nos confrères des stations de ski avaient eu la possibilité d’embaucher les saisonniers. Ces derniers pouvaient bénéficier du chômage partiel, si la réouverture ne se faisait pas. Ça a été le cas, et ils ont eu droit au chômage partiel. Chez nous, le gouvernement nous a demandé de ne signer que des promesses d’embauche et pas des contrats. Nous ne pouvions embaucher que les saisonniers qui travaillaient dans l’établissement depuis deux ou trois ans. Du coup certains ne sont pas au complet. L’embauche ne pouvait se faire qu’au dernier moment.
Certains ne savent pas s’ils ont le droit d’ouvrir les toilettes ?
Bien sûr ils peuvent les ouvrir. Mais il doit y avoir un tracé à suivre dans l’établissement pour que les clients ne se croisent pas. C’est le protocole sanitaire et quand ils se lèvent de table, ils doivent porter le masque.
Et pour les restaurants d’hôtel, comment cela se passe ?
Avant seul le room service était possible. À partir de demain, ils peuvent servir en terrasse toute clientèle, même celle extérieure à l’établissement. Et ils ont droit de servir petit déjeuner et repas à l’intérieur, mais uniquement la clientèle hébergée.
Dans quel état d’esprit est la profession ?
Elle veut travailler en toute tranquillité, donc en toute légalité. Les gens sont heureux de rouvrir leurs bars et restaurants. En revanche, le monde de la nuit reste en souffrance.
Quel contact pouvez-vous donner pour les questions de dernière minute ?
Il suffit d’appeler le ... .. Les appels sont transférés sur des portables en dehors des heures d’ouverture de l’UMIH.