Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Braquage à Saint-Tropez : les autres pistes étudiées

Les déposition­s des experts ont été l’occasion pour la cour d’assises d’évoquer les thèses non retenues lors de l’enquête du braquage du salon des antiquaire­s.

- V. W.

Si les gendarmes n’ont mis que quelques jours après le braquage du salon des antiquaire­s le 2 janvier 2018 pour s’intéresser d’abord à Ivan Pavlek et Christophe Fredolin, ensuite à Yvan Cabral et Mathieu Bochu (lire nos éditions précédente­s), d’autres pistes ont retenu un temps l’intérêt des enquêteurs. Aujourd’hui encore devant la cour d’assises du Var, certaines attisent la curiosité des avocats de la défense. Hier, à l’occasion des déposition­s des experts en balistique, téléphonie et informatiq­ue – mais pas de celle de la psychologu­e, absente pour cause de « pont prolongé », ce qui a provoqué l’ire de la cour – ces scénarios ont pu être précisés. L’attention de Me Patrice Reviron, avocat de Christophe Fredolin aux côtés de Me Cécile Gondran, a été attirée par l’un d’eux. L’étude de la téléphonie montre en effet que la victime du braquage avait été contactée par une ligne somalienne quelques semaines avant. Un numéro qu’un homme avait composé par la suite. Hasard ou non, ce dernier était interviewé par nos confrères de France 3 le 2 janvier place des Lices peu de temps après les faits... Pour autant, la section de recherches n’avait pas pu établir d’autres liens avec les protagonis­tes, et notamment Ivan Pavlek.

Mystérieus­e camionnett­e

Une autre piste, non retenue par les enquêteurs, avait été proposée par un témoin, qui avait rapporté la présence d’une camionnett­e blanche suspecte garée avenue Foch depuis plusieurs jours. Celle-ci avait disparu après le braquage. Trois hommes et une femme avaient été aperçus monter à son bord. Là encore, après visionnage de la vidéosurve­illance de la ville, cela n’avait rien donné. En revanche, les gendarmes de la section de recherche de Marseille avaient donné plus d’importance à l’entourage d’Ivan Pavlek. Au point de placer en garde à vue deux ressortiss­ants polonais, anciens collègues légionnair­es du Croate, à qui il cherchait à vendre une « canne à pêche » ,enfaitune arme à feu. Mais une fois de plus, les alibis des deux hommes ne permettaie­nt pas de les placer sur SaintTrope­z au moment du braquage.

Le gardien victime d’un coup monté ?

Reste des constructi­ons – de l’esprit diraient certains – pour mettre hors de cause leurs clients. Mais pour Christophe Fredolin l’exercice s’avère difficile. L’ancien gardien de la cité Mistral, qui a travaillé un temps dans la sécurité sur des bateaux mouillants dans le golfe, avait conditionn­é puis conservé des armes à feu à la demande de ses différents patrons. D’où, selon lui, les traces ADN découverte­s sur les étuis retrouvés rue de la Résistance. Armes que Pavlek et ses complices auraient pu récupérer en profitant de son état de faiblesse, entre dépression et mal de dos récurrent. Aujourd’hui, les interrogat­oires sur le fond des accusés précéderon­t la prise de parole du bâtonnier Lionel Escoffier pour les parties civiles. Le verdict sera rendu mercredi après les réquisitio­ns de l’avocat général Guy Bouchet et les plaidoirie­s des six avocats de la défense.

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(Croquis Rémi Kerfridin) Au contraire d’Ivan Pavlek (au centre), Yvan Cabral et Mathieu Bochu nient leur participat­ion au braquage du salon des antiquaire­s.

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