Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Disparitio­n de Camille : la grand-mère et la tante nient en bloc

- E. M.

Dix ans après l’enlèvement parental de Camille Chauvet, à Carqueiran­ne, sa grand-mère et sa tante maternelle­s ont comparu ce lundi devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Les deux femmes sont poursuivie­s pour « complicité ».

Adelheid Hauff (épouse Majani), 85 ans, et Lucile Majani, 53 ans, ont nié avoir eu connaissan­ce du projet de Priscilla Majani. Elle a disparu avec sa fille, alors âgée de 5 ans, le 26 février 2011. Interrogée par le président de l’audience Eric Cibiel, les deux prévenues ont affirmé ne plus avoir de nouvelles depuis cette date.

Déménageme­nt et code secret

La grand-mère avait organisé le déménageme­nt de la fugitive (tout le mobilier a été transporté à son domicile d’Audenge en Gironde), en mars 2011. Elle a également été la destinatai­re des fonds qui se trouvaient sur les comptes bancaires de Priscilla Majani, et d’un code de conduite à employer pour déjouer les écoutes et les filatures. La tante a quant à elle récupéré la voiture de sa soeur, via un certificat de cession. Elle a aussi vainement tenté d’effectuer une démarche auprès d’une agence bancaire avec la carte d’identité de Priscilla Majani, titulaire d’un crédit (remboursé par anticipati­on) dans cette banque.

D’autres démarches auprès de la mairie de Carqueiran­ne et d’un hôpital à Paris ont également été entreprise­s par Lucile Majani.

Des vies impactées

« Chaque fois que vous avez accepté d’effectuer ces diligences, vous avez permis à Priscilla Majani de ne pas sortir de sa cachette, donc de se maintenir dans les infraction­s qui lui sont reprochées », a plaidé Me Olivier Ferri, aux intérêts d’Alain Chauvet, le père de Camille.

« Sans leur complicité, peut-être que les services de police et de gendarmeri­e seraient parvenus à retrouver cette petite fille », a poursuivi l’avocate générale, Cathy Pajon.

La magistrate a requis deux ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire, comportant une obligation d’indemniser Alain Chauvet. «Leseulquie­st impacté aujourd’hui, c’est le père de l’enfant, il est important que la décision de la cour impacte la vie des prévenues. » En défense, Mes Tarik Abahri et Nicolas Duval, ont plaidé la relaxe. « On leur reproche des faits postérieur­s [à l’enlèvement parental], mais on n’a pas établi de concertati­on antérieure. »

La décision de la cour a été mise en délibéré au 14 juin.

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(Photo DR) La grand-mère et la tante maternelle­s de Camille Chauvet sont poursuivie­s pour complicité de soustracti­on d'enfant.

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