Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Progression individuelle plus que collective
Ils ne seront pas tous professionnels. Peut-être qu’aucun des actuels licenciés dans les clubs sportifs de l’agglomération ne le deviendra même. Pour autant, une année sans pratique – ou du moins, pas dans les règles de l’art – laisse à penser qu’elle laissera des traces. Comment imaginer qu’une équipe victime d’un trou d’air durant un match puisse l’emporter sans fournir plus d’efforts par la suite pour rattraper son retard ?
C’est un peu pareil pour le jeune sportif qui, durant sa formation faite de plusieurs années, vient d’en vivre une où il a davantage entendu parler de Covid qu’il n’a marqué dans le but vide.
Lors du premier confinement, tout le monde a été logé à la même enseigne. Pour les autres et les périodes entre chaque, cela dépendait des spécificités de chaque discipline. Que ce soit son lieu d’exercice et/ou les caractéristiques de son jeu.
Absence de contact plus ou moins préjudiciable
C’est pourquoi, le football s’en est plutôt bien tiré avec « une année quasiment normale. Le couvre-feu à 18 h nous a un peu plus impactés. On a compensé par deux séances hebdomadaires, dont une le samedi à la place des matches, détaille Hervé Geerlandt, responsable de la formation à l’Étoile FC. Même en temps normal, les exercices des plus jeunes sont essentiellement à base de technique pour développer leur rapport avec le ballon. Pour les plus grands, il a fallu imaginer des jeux sans contact qui peuvent être bénéfiques à l’avenir. Reste des doutes sur la génération (14 ans) qui devait découvrir le ‘‘grand terrain’’ cette année. » Du côté du Carf, le président Thomas Zucco, pense également que « les 8-10 ans sont un peu en avance sur l’aspect technique par rapport aux autres générations, vu que nous n’avons pu faire que ça une partie de l’année. C’est plus problématique pour les 14-18 ans qui sont dans un rugby total à cet âge. Ils aiment ce sport pour le contact. Ils le recherchent et ils en ont été privés. Certains ont été dégoûtés, j’espère que ce n’est pas définitif. »
Longtemps, les gymnases n’ont pu ouvrir leurs portes. Les entraîneurs de sport d’intérieur ont usé d’ingéniosité ou d’adaptabilité. Comme ceux des handballeurs du SRVHB qui ont pratiqué sur des parkings ou sur des terrains de football de l’agglomération. Et sans contact. « Cela enlevait beaucoup trop de sens au hand pour permettre une progression linéaire, juge Romain Contes, directeur du centre de formation. Les jeunes n’ont pas avancé, reste à savoir s’ils ont reculé. L’important était surtout de garder un lien social et une pratique physique. Un an sans jouer, c’est inédit, les conséquences le seront également. » Autre sport de balle et autre vision des choses au Fréjus Var Volleyball. « On a pu jouer en extérieur, notamment sur les terrains de beachvolley sur la plage, note Pierre Vivier, responsable du secteur amateur. Ce dérivé de notre sport, sur sable et à 3 contre 3, peut apporter aux jeunes dans les déplacements ou dans la vision du jeu, lorsqu’ils reviendront à 6. Ce ne sont que des supputations que l’on confirmera ou non une fois de retour au ‘‘vrai’’ volley ». Verdict demain, date de la reprise intégrale autorisée.