Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
La motivation liée à la compétition
« C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas », dit l’adage. Monter en selle, même avec quelques hésitations, est aisé pour chacun. Tout dépend les chemins arpentés. Ceux du massif de l’Estérel, les préférés des VTTistes de l’OC Raphaëlois, demandent agilité et anticipation. Tout cela se travaille. Gilbert Egéa, président du club, assure que cette donnée est prise en compte pour la reprise progressive, depuis que les déplacements ne sont plus limités à un rayon de 10 km. Retrouver ces repères est « essentiel dans notre sport. Il demande une certaine confiance et elle ne s’acquiert que par la répétition. Je crains un déphasage entre ce qu’ils étaient capables de faire avant le confinement et maintenant. Et ça, le sportif, même jeune, le vit mal. Il n’est pas devenu moins bon définitivement, il n’est juste plus en capacité, par manque d’entraînement, de retrouver cette technique de pilotage. »
Lassés des exercices à vide... sans finalité
Cette crainte du découragement se ressent également aux bords de la piste d’athlétisme de l’AMSL Fréjus. « Avec les annulations des meetings ou des finales en mars et octobre 2020, certains ont passé deux ans, depuis l’été 2019, à courir, se préparer pour rien, ne peut que constater Yves Brenier, directeur du club. On en a perdu en route à force, car c’est un sport qui demande beaucoup d’investissement mais il faut quelque chose au bout. »
Peu bousculés également par les mesures sanitaires car sport individuel d’extérieur, les mini-tennismen du Saint-Raphaël Country Club attendent avec impatience le retour des compétitions. « Techniquement, ils sont plus que prêts, rigole Antoine Badet, entraîneur. Mais la progression est plus lente sans compétition. Même pour les plus jeunes, rien ne vaut la concentration d’un match pour savoir si ce qui a été appris fonctionne ‘‘en vrai’’. Elle fait partie du processus de formation, même sans vouloir en faire des gros compétiteurs. »
Idem pour les boxeurs de la Team HH, qui, en plus de boxer sur le parking de leur salle raphaëloise depuis février pour être à l’air libre, ne pouvaient réellement combattre, selon Badri Rouhabia, le coach : « Les exercices dans le vide sont redondants à force et il manque ce travail à deux nécessaire, notamment pour l’appréhension du coup chez les plus jeunes. » Espérons que ce troisième confinement soit le dernier uppercut subi.