Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Vaccin anti-Covid : résultats prometteurs pour Sanofi
Le laboratoire français a publié, hier, les tests positifs de son essai clinique de phase 2. Une efficacité annoncée entre 95 et 100 %. Commercialisation fin 2021 ?
C’est peut-être le bout du tunnel pour Sanofi, en retard dans la course à la vaccination : le laboratoire français a publié, hier, des résultats positifs d’un essai clinique sur son principal projet de vaccin contre le Covid-19, après un revers qui avait pesé sur le groupe.
Cet essai sur l’homme de phase 2 montre que l’administration de ce vaccin à base de protéine recombinante a « induit la production de concentrations élevées d’anticorps neutralisants chez les adultes » , à des niveaux comparables à ceux observés chez des personnes qui s’étaient rétablies d’une infection au Covid.
Dans le détail, les résultats affichent une séroconversion – c’est-à-dire la production d’anticorps –, dans 95 à 100 % des cas, après l’administration d’une deuxième dose, dans toutes les tranches d’âge de 18 à 95 ans. Par ailleurs, chez les participants ayant déjà été infectés par le Covid19, une seule dose du vaccin a généré la production de concentrations élevées d’anticorps neutralisants, « ce qui souligne le solide intérêt potentiel que représente son développement pour la vaccination de rappel », affirme Sanofi.
Une étude de phase 3, la toute dernière avant la potentielle autorisation de ce vaccin développé avec le britannique GSK – qui lui apporte son adjuvant –, devrait démarrer fin mai/début juin. Sanofi lancera la production en parallèle. Menée sur 35 000 personnes, la dernière phase évaluera deux formulations du vaccin, en particulier contre les variants de Wuhan et le variant sudafricain, alors que lors des essais précédents, le candidat-vaccin n’a été testé que sur le variant de Wuhan.
Le laboratoire continue de tabler sur un lancement potentiel au quatrième trimestre, soit près d’un an après les premiers vaccins de PfizerBioNTech et de Moderna.
Stockage plus simple
« Notre vaccin apportera une solution supplémentaire », a déclaré le président France de Sanofi, Olivier Bogillot, sur Europe 1 hier matin, faisant valoir que le vaccin de Sanofi nécessite des conditions de conservation classiques, et non des super frigos, comme celui de Pfizer-BioNTech. En outre, Sanofi, qui avait indiqué viser un vaccin à dix euros ou moins la dose, pourrait jouer sur des prix relativement modérés par rapport à des concurrents comme Pfizer-BioNTech. Comirnaty, le nom commercial du vaccin mis au point par le tandem germano-américain, pourrait en effet atteindre 19,50 euros la dose pour les 900 millions de doses commandées pour 2022 et 2023 par l’Union européenne. De son côté, Sanofi a «des discussions avec l’ensemble des Etats », a précisé Olivier Bogillot, citant les Etats-Unis, le Canada, l’Angleterre et l’Union européenne.