Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
LIGUE « Un rêve qui se réalise »
L’ex-attaquant du Sporting Club de Toulon, David Gomis, s’est totalement épanoui du côté du Clermont Foot qui vient d’officialiser sa montée en Ligue 1. Un rêve.
Il y aura un Toulonnais de plus la saison prochaine en Ligue 1. David Gomis, né en bord de rade, a été formé au Sporting avant de porter les couleurs de l’Étoile, puis du Las avant de revenir sous la rascasse. Entre 2014 et 2017, il a disputé 76 rencontres avec le Sporting avec à la clé 22 buts. Suffisant pour se faire remarquer dans les divisions supérieures.
Le frère jumeau de Christophe (ailier de Toulon) a ainsi quitté son Var natal pour le Gazélec Ajaccio en Ligue 2, avant de signer au Clermont Foot. Arrivé en 2019 en Auvergne, David cumule 47 apparitions sous le maillot clermontois avec deux buts à la clé. Entré en jeu lors du match face à Caen (défaite 2-1), il a pu fêter malgré tout la montée en Ligue 1 depuis la pelouse.
La montée en Ligue est désormais officielle. Quels sentiments prédominent ?
Franchement, j’ai encore du mal à réaliser. La Ligue , c’est le Graal. Quand n’importe quel joueur signe professionnel, il a toujours dans un coin de la tête l’idée d’évoluer un jour parmi l’élite. C’était mon cas. Et y arriver, après seulement quatre années en pro, c’est quelque chose de rare. Je suis fier de ce parcours et d’avoir fait les bons choix. Ce n’était pas si évident…
C’est-à-dire ?
En préambule, mes agents ne voulaient pas que je signe au Clermont foot, car ils avaient reçu des propositions plus intéressantes ailleurs. Mais j’ai pris cette décision, car j’étais persuadé que c’était le club parfait pour m’épanouir.
Et je ne me suis pas trompé.
Pourquoi pensiez-vous cela ? Avec le Gazélec Ajaccio, nous avions pris une raclée au Clermont Foot, un sévère - je crois. Et j’avais été frappé par la qualité de jeu de leur jeu et la solidarité des joueurs entre eux. Il y avait une notion familiale. J’avais aussi aimé les infrastructures. Clairement, je me voyais évoluer ici.
Comme vous, beaucoup d’observateurs estiment que le Clermont Foot a pratiqué le plus beau jeu de Ligue ... C’est vrai que tout au long de la saison, nous avons pris un plaisir extrême à jouer ensemble. Il y a une vraie philosophie offensive et les résultats ont vite suivi.
Mais sincèrement, c’est l’osmose qui a fait la différence. Chaque individualité a su s’effacer devant le collectif. À titre individuel, j’ai débuté comme titulaire avant de me blesser aux ischio-jambiers puis au métatarse. J’ai dû rater une dizaine de rencontres et comme l’équipe tournait bien, l’entraîneur n’avait aucune raison de changer son fusil d’épaule. Alors, j’ai eu un rôle de joker. Nous avions tous la même obsession, celle de bonifier la moindre minute pour aider l’équipe à monter en Ligue . C’était comme un pacte invisible entre nous.
Cette accession en Ligue va faire perdurer la présence de la formation toulonnaise dans l’élite. Y avez-vous pensé ? C’est vrai qu’il y a eu Bafé Gomis, Josuha Guilavogui et désormais Franck Honorat ou Jordan Amavi. J’espère vraiment être le prochain sur la liste, car croiser des Neymar ou Mbappé, c’est quelque chose d’exceptionnel. J’arrive en fin de contrat au juin, mais je souhaite rester à Clermont.
Il y a une aventure fabuleuse à vivre. Jouer au stade Vélodrome et retrouver mon pote Jordan Amavi serait un moment magique. Ce serait un beau symbole et la preuve qu’il y a de bons joueurs dans le Var même si ce n’est pas une nouveauté.
Suivez-vous toujours l’actualité du Sporting ?
Bien entendu, car mon frère jumeau Christophe évolue toujours au Sporting. Il y a un projet ambitieux qui se met en place et c’est génial pour le club, la ville et les supporters. Toutefois, je suis un peu étonné que des joueurs comme Alioun Fall, ou mon frère ne soient pas automatiquement conservés. Ils sont en « stand-by » alors qu’il faut dans le groupe des éléments formés au club. C’est le cas à Clermont Foot, ils sont les garants d’une histoire, d’un état d’esprit. J’ai toujours halluciné de constater qu’à Toulon on préférait recruter à prix d’or des joueurs extérieurs plutôt que de donner la chance à ceux du cru. J’espère que ça évoluera car la réussite passe par là.
Comme vous l’avez prouvé en explosant lors de la première année en N sous les ordres de Dominique Veilex ?
Les six premiers mois ont été magiques pour moi. C’est là que tout a changé. J’avais trouvé la bonne carburation. J’étais régulier, décisif face au but et j’avais compris qu’il fallait assurer un minimum de repli défensif pour que l’équipe garde son équilibre. C’est aussi ça qui m’a permis de me faire remarquer par des clubs professionnels. Je n’oublie pas non plus mes débuts au FC Seynois, mon premier passage au Sporting en U, mon départ à Fréjus SaintRaphaël, mon retour à Toulon le Las et mon deuxième passage en Azur et Or. C’est un tout. Voilà aussi pourquoi cette accession en Ligue est l’aboutissement d’un long parcours.