Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« L’affaire Air Cocaïne nous a dévastés »
Les six accusés du second round judiciaire de l’affaire Air Cocaïne ont pris la parole ce lundi devant la cour d’assises, à Aix-en-Provence.
Le procès en appel de l’affaire Air Cocaïne s’est ouvert ce lundi matin à 9 h 12 à Aix-en-Provence. Les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos ont-ils participé, en conscience, à un trafic de cocaïne entre la République dominicaine et Saint-Tropez ? Pierre-Marc Dreyfus et Fabrice Alcaud, les dirigeants de la petite compagnie aérienne qui a commercialisé les trois rotations en cause, ont-ils fermé les yeux sur la nature des vols transatlantiques par appât du gain ? Ali Bouchareb est-il « Rayan », le surnom donné au commanditaire qui a notamment réceptionné une dizaine de valises, lourdes et boueuses, déchargées à l’aéroport de Saint-Tropez ? Enfin, Michel Ristic, acquitté en première instance, est-il « Marco », le complice de « Rayan » à ses côtés à SaintTropez ?
« Je n’ai jamais varié depuis huit ans »
Les sept magistrats composant une cour d’assises spéciale (sans jurés populaires) doivent répondre à ces questions à l’issue d’un procès-fleuve qui doit aboutir le 9 juillet. D’ici là, experts et témoins défileront à la barre de la salle d’audience. Ce lundi, les accusés sont restés sur leurs positions. « Je ne reconnais pas les faits », a simplement dit Ali Bouchareb. « Je suis totalement étranger aux faits qui me sont reprochés », a affirmé Michel Ristic.
« Je n’ai jamais varié depuis huit ans, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer », a déclaré Pascal Fauret, interpellé le 19 mars 2013 à l’aéroport de Punta Cana avec, selon les autorités locales, 700,49 kg de cocaïne dans le Falcon 50 attendu à Saint-Tropez.
« Cette affaire nous a dévastés »
Ce vétéran de l’aéronavale avait alors passé quinze mois dans des geôles dominicaines, avec son compagnon d’infortune Bruno Odos. « Et quinze jours de cachot », a précisé ce dernier avec amertume. « Je suis innocent, je n’ai jamais commis quelque chose d’illégal (...) J’avais bien réussi, j’avais une belle vie jusqu’à cette affaire qui nous a dévastés. Ces séjours en prison ont été abominables », a insisté Fabrice Alcaud qui a connu deux périodes de détention en France.
« Si on est là, c’est sans doute parce qu’on a fait des erreurs, mais ce n’est pas parce qu’on a fait des erreurs qu’on est des trafiquants » , a posé Pierre-Marc Dreyfus.