Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« L’hydrogène dans les ports, c’est possible »
La Chambre de commerce parle de l’hydrogène comme d’une énergie d’avenir. C’est du court terme ?
La venue à Toulon du navire de plaisance The
New Era montre que l’hydrogène dans les ports, c’est possible maintenant, tout de suite ! Il s’agit de la première brique d’une trajectoire qui va nous permettre de convertir les unités de la mobilité maritime dans la rade.
On imagine que toutes les réserves ne sont pas levées…
La prochaine étape, c’est de convaincre pilotes, lamaneurs, bateliers ou bateaux-bus de se mettre à l’hydrogène. On y travaille. Le moteur et la typologie du New Era correspondent aux conditions de navigation de ces navires. Ça, c’est demain.
C’est demain, si d’aventure ils se laissent persuader…
Tous ces bateaux sont adaptés à un usage full hydrogène et ses nombreux avantages. En plus de la propulsion, il y a aussi la possibilité de passer à des groupes électro-hydrogène zéro
émission, comme celui présenté par la société EODev, pour alimenter certains bateaux en puissance. Dès l’an prochain, la chambre de commerce s’y met.
Vous allez installer un groupe électrohydrogène dans la rade ?
Tout à fait. L’idée sera ensuite de connecter les bateaux de la Corsica Ferries en hivernage ou en stationnement long. Ceux qui sont en escale demandent encore trop de puissance électrique. L’hiver prochain, on va s’équiper d’un petit électrolyseur et d’une
station de distribution d’hydrogène dans le port de Brégaillon.
Vous avez l’air vraiment convaincu par cette énergie…
N’en déplaise aux sceptiques, l’hydrogène ça marche, c’est fiable, c’est propre et ce n’est pas dangereux, comme on en a fait la démonstration la semaine passée. Maintenant, il faut que cette expérimentation se transforme en réalité opérationnelle.
Comment voyez-vous les choses à moyen terme ?
La compagnie maritime Riviera Lines travaille déjà à la conversion de ses bateaux à l’hydrogène, d’ici . La construction pourrait même se faire dans la rade, à Transmetal Industrie, à SaintMandrier. Les bateliers de la Côte d’Azur, qui proposent des visites de la rade et la desserte de Porquerolles, envisagent aussi de s’y mettre en -. Et pourquoi pas, demain, les navettes du réseau Mistral ?