« Le décès de Jeannot, un coup de tonnerre »

Après des années d’inertie, pour ne pas dire de laxisme, tout semble se déclencher de façon concomitante. D’abord il y eut l’inimaginable : «Le décès de Jeannot a été un coup de tonnerre, admettent les maires de Néoules et La Roquebrussanne. On n’aurait jamais pu penser que ça pourrait aller si loin. »

Le maire de Signes Jean Michel a été accidentellement renversé par le conducteur d’une fourgonnette qui avait jeté des gravats au bord d’une route. L’élu varois est mort sur le coup. «De façon concomitante, il y a eu l’appel à projets de la Région. Et une prise de conscience, qui a largement progressé dans la population. »

Depuis le sommet de l’État, « la consigne est venue qu’on ne peut plus laisser faire ça. On a vu arriver des ministres. Le procureur de Draguignan est compétent pour donner des suites judiciaires. Et faire cesser l’impunité ».

Travail dissimulé

Le problème n’est pas tant dans les infrastructures, assurent les élus. « Nous venons chercher les monstres gratuitement, devant chez les gens. La déchetterie est ouverte aux particuliers, illustre le maire de Néoules, Christian Ryser. Et il existe, dans le secteur, plusieurs déchetteries accessibles aux professionnels. »

Les dépôts sauvages relèvent d’une dissimulation : « Soit un chantier pas déclaré, soit une mise en décharge payée par le client, mais pas respectée. » La différence de prix est empochée. Au noir.

Au sein du parc, une chargée de mission et un écogarde répertorient les dépôts. Perrine Arfaux et Romain Febbrari poursuivent ce patient travail de traque, sur le terrain.

Dans ces sites naturels sensibles, «on est très inquiets pour la qualité des eaux des nappes phréatiques. Ces déchets peuvent être du poison. »

Les maires de Néoules, Christian Ryser, et de La Roquebrussanne, Michel Gros, s’engagent dans la lutte. « On ne peut plus laisser faire ça. »