Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Ex-tennis : les Amis du Rayol persistent
Opposée au projet municipal d’un parking, d’une dalle, d’une résidence pour seniors et de logements, une association affirme que son projet alternatif a recueilli 200 avis favorables.
Le devenir des quatre courts de tennis abandonnés depuis plus de vingt ans au coeur du village suscite, on le sait, des divergences au sein de la population. D’un côté, l’Association pour un développement réfléchi et équilibré du Rayol-Canadel (ADRER) favorable au projet privé que soutient la municipalité et qui prévoit la construction d’une résidence pour seniors, d’un parking surplombé d’une esplanade de plus de 1 000 m2 face à la mer, de logements sociaux et en accession à la propriété (notre édition du 29 mars).
De l’autre, l’Association des Amis du Rayol-Canadel (AARC) qui, dès le début de l’année dans nos colonnes (notre édition du 28 janvier) avait exprimé le souhait que les courts de tennis soient réhabilités pour trois d’entre eux et que le reste de l’espace serve à créer une buvette, un restaurant et une terrasse, une salle de sport, des vestiaires et sanitaires, un terrain de pétanque et un coin ombragé pour des activités sportives de plein air.
Des espaces conservés et réaménagés
On en est là et dans ce match à distance, chacun campe sur ses positions. Pour autant, l’AARC n’est pas restée inactive ces derniers mois et veut le faire savoir : «Depuis de nombreuses années, notre association veut conserver les tennis au centre de notre village et rejeter leur bétonisation. Début janvier 2021, nous avons proposé à la mairie un projet alternatif respectueux de l’environnement et convivial, conservant et réaménageant les espaces sportifs historiques actuellement en friche », rappelle Michel Duboc, administrateur de l’AARC.
« Depuis cette date, nous avons perfectionné notre projet grâce aux suggestions de nos adhérents et des habitants de notre commune à qui nous avons demandé leur préférence, poursuit-il. Soit donner l’image d’un centre urbanisé, en décalage avec une petite station balnéaire, défigurée par le béton d’un parking souterrain, d’une immense dalle, d’une résidence pour seniors et de deux immeubles sur le terrain Morel. Soit donner l’image d’un centre village qui réunira les habitants dans un cadre naturel et arboré autour d’activités sportives et culturelles, en interdisant toute construction sur les quatre tennis existants. Le résultat est sans appel : 205 familles soutiennent notre solution alternative ; deux soutiennent le projet municipal. »
Le 21 mai dernier, le président de l’AARC Jean-Luc Tardy a donc remis au maire un courrier l’informant de ce nombre important d’avis défavorables au projet municipal et réitérant la propre opposition de l’association à cette réalisation. Cette date ne devait rien au hasard puisque ce jour-là, le conseil municipal votait à l’unanimité une demande de déclaration d’utilité publique à la préfecture permettant de relier la départementale 559 à l’avenue Ernest-Chancrin.
Pour Michel Duboc, « cet aménagement du passage Morel est clairement une ouverture à la circulation d’engins de chantier, à la création d’accès aux parkings et à la résidence pour seniors ». Les réunions publiques prévues en juillet - voir en encadré - risquent d’être animées...