Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Drogue : deux frères accusés d’avoir alimenté l’aire dracénoise
Le tribunal juge cette semaine les membres d’un réseau de trafic de stupéfiants. En avril 2019, 100 kg de cannabis avaient été découverts dans une villa.
Depuis mardi, le tribunal correctionnel de Draguignan est réuni en audience spéciale dans la salle Ivan-Auriel, habituellement dévolue à la cour d’assises. Quatorze accusés, dont cinq en détention provisoire, répondent jusqu’à vendredi d’accusations de trafic de stupéfiants commis entre mars 2018 et juin 2020 dans l’agglomération dracénoise.
Le trafic se poursuit depuis la prison
À la tête de ce réseau, deux frères, Jonathan et Mike S.. Blonds comme les blés, les deux hommes n’ont rien d’enfants de choeur. Depuis leurs différents lieux d’incarcérations, ils sont parvenus un temps à poursuivre leur trafic. Jusqu’au coup de filet du 15 juin 2020. Au terme de l’instruction, du cannabis, de la cocaïne, des armes, dix véhicules et plusieurs milliers d’euros ont été saisis.
L’enquête des policiers avait débuté en avril 2019, sur la foi d’un renseignement anonyme. En établissant une surveillance sur un pavillon à Draguignan, ils voyaient Jonathan S. y déposer deux gros sacs de sport. À l’intérieur de la maison, 99,42 kg de résine de cannabis étaient découverts. Valeur à la revente : 200 000 euros. La locataire des lieux avouait d’emblée être une « nourrice » au profit de Jonathan S.. Ce dernier reconnaissait se livrer à un trafic de stupéfiants. D’après les écoutes téléphoniques, il était même à la tête du réseau. Et son incarcération n’y mettait pas un terme. C’était d’abord son frère puis deux « lieutenants », après un passage par la case prison de Mike entre avril et décembre 2019, qui étaient chargés de recouvrir les différentes dettes et d’approvisionner Jonathan en détention.
Menaces en l’air
Depuis mardi, les « petites mains » se sont succédé à la barre. Dévoilant un trafic d’envergure mais où pointe un certain amateurisme. Du cannabis enterré en forêt a ainsi été dévoré par des sangliers…
Pour autant et malgré ce qu’ont affirmé plusieurs accusés, Jonathan S. impose le respect. Voire la crainte (lire par ailleurs). De nombreuses menaces ont été proférées au téléphone, « mais personne n’a rien eu en vrai », le dédouane Yanis A.. Les principaux accusés, et notamment Marcel V., désigné comme le fournisseur en gros de ce réseau, seront entendus ce mercredi. Certains d’entre eux, en état de récidive légale, encourent jusqu’à 20 ans d’emprisonnement.