Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« Bouclier de Troie »
À l’origine de l’opération « Bouclier de Troie » figurent l’infiltration par le FBI de « Phantom Secure », un autre système de communications cryptées, et le démantèlement au cours des deux dernières années de deux autres, « Sky Global » et « Encrochat ».
« La fermeture de ces deux plateformes (...) a créé un vide sur le marché des communications cryptées », a expliqué hier la police néo-zélandaise.
Pour combler ce vide, « le FBI a opéré son propre système d’appareils cryptés, baptisé + ANOM + ». Cela lui a permis de « retourner la situation » contre les criminels, a expliqué M. Shivers. « Nous avons pu voir des photos de centaines de tonnes de cocaïne dissimulées dans des cargaisons de fruits. »
Le FBI a travaillé avec des personnes connaissant ces milieux pour développer et distribuer les appareils ANOM par l’entremise du réseau Phantom Secure en disséminant téléphones, principalement en Australie.
appareils ont circulé
Pas d’email, pas d’appel, pas de services GPS... Ces appareils ne permettaient vraisemblablement que d’envoyer des messages, et uniquement à d’autres appareils ANOM.
Ils ne pouvaient s’acheter qu’au marché noir, et il fallait avoir un code transmis par un autre utilisateur d’ANOM.
« Nous ne les avons pas distribués, ce sont les gens qui sont venus à nous pour chercher ces appareils », a déclaré M. Shivers.
« Un criminel devait connaître un autre criminel pour obtenir ce matériel », a expliqué la police australienne dans un communiqué. « Les appareils ont circulé et leur popularité a grandi parmi les criminels, qui avaient confiance dans la légitimité de l’application car de grandes figures du crime organisé se portaient garant de son intégrité », a poursuivi la police. Au total, appareils ont été distribués sur tous les continents.