Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
De Funès star du Disquaires Day
Avec le Disquaire Day ce samedi, la mine de platine prolifère dans le département. Collectionneurs, éditeurs défricheurs ou nouveaux convertis, ils tournent tous en boucle pour dénicher leurs futurs trésors. Dont un nouvel album autour du Gendarme de St-Tropez.
P «lus qu’une tendance, nous assistons à la naissance d’une véritable culture vinyle qui dépasse le cadre des audiophiles nostalgiques ». Alexis Castiel co-fondateur de Diggers Factory, a beau prêcher pour sa paroisse, les chiffres sont là. Depuis la création de sa société d’édition spécialisée vinyles en 2015 (lire par ailleurs), le regain d’intérêt pour le bon vieux 33 tours et ses pochettes aux allures de petites « oeuvres d’art », n’a cessé de croître, profitant même des différents confinements pour grignoter encore des parts de marché au CD.
Alchimie fragilisée
À tel point qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni, les courbes sont en train de se croiser. Le plastique argenté chutant inexorablement pendant que la galette noire grimpe en flèche. Revers de la médaille, la filière de fabrication est en totale saturation au risque de fragiliser la savante alchimie qui garantit pochette et son impeccables...
L’ère des éditions limitées
« Les délais de pressage ont doublé ces temps-ci car le marché explose. La demande est supérieure à l’offre. Il faut donc se méfier de productions qui se font au détriment de la qualité... Nous constatons que le tout digital redonne envie de s’approprier l’objet. Nous vivons aussi l’ère des éditions limitées. Un phénomène qui colle parfaitement aux vinyles, souvent de petits tirages aux packagings très soignés. On rejoint cette notion d’objet de luxe, un peu comme ces gros livres d’art que l’on expose chez soi sans vraiment les lire », analyse Cyril Roux de Diggers Factory.
Collectionneurs et amateurs s’additionnent avec un élargissement à la frange 18-24 ans (voir chiffres).
Le dernier bon point de l’affaire est d’ordre financier. « Éditer du vinyle, c’est aussi un acte militant. Chez nous, les artistes touchent entre 7 et 15 euros par vente contre quelques centimes via le streaming », fait remarquer Alexis Castiel, dont la société parisienne qui rayonne à présent sur le monde entier est, elle-même, en pleine croissance. Qu’on les encadre tels des trophées artistiques ou qu’on les use jusqu’à la corde, peu importe, les amoureux de pochettes grand format et des galettes craquantes comme de la braise, se retrouveront chez les disquaires indépendants ce samedi 12 juin ou le 17 juillet, dates du Disquaire Day 2021 qui édite quelque 310 références en exclusivité. Entretiens avec ceux qui font vivre l’événement.