Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Franz-Olivier Giesbert : « Ce que la justice lui a fait est dégueulass­e ! »

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Journalist­e, éditoriali­ste, biographe, passé du Nouvel Obs àlatêtedu Figaro puis, en , à la direction éditoriale de La Provence, FranzOlivi­er Giesbert ne dissimule pas sa proximité avec Bernard Tapie. L’affection qu’il porte à

« l’homme aux mille vies » n’a cependant pas atténué le sens critique de FOG. Sa biographie appuie souvent sur les outrances de l’ancien patron de l’OM, révèle ses pirouettes, mais, preuves à l’appui, entend surtout réhabilite­r Bernard Tapie.

Sur l’affaire de la vente d’Adidas par le Crédit Lyonnais qui précipite la chute de Nanard, FOG évoque « une injustice qui déclencher­a un acharnemen­t, voire une chasse à l’homme comme la seconde moitié du siècle dernier n’en avait pas connu ! » Le pitch de cette injustice qu’il dénonce longuement dans Leçons de vie, de mort et d’amour, FOG le fait volontiers : « C’est l’histoire d’une banque nationale qui est proche de la faillite pour avoir multiplié des investisse­ments hasardeux dans la bulle immobilièr­e. La bulle a explosé, le Crédit Lyonnais est exsangue. Tapie tombe au pire moment. Il a décidé de vendre Adidas – qu’il vient de restructur­er – sur les conseils de Mitterrand pour être libre de se consacrer sans conflit d’intérêts à la politique. Et là, on le vole. Il n’y a pas d’autre mot. Quand elle n’est pas aux ordres, la justice l’a d’ailleurs confirmé. La banque se trouve des faux nez – des sociétés offshore planquées dans des paradis fiscaux – qui, pour son compte, rachètent Adidas  milliards de francs tout en ayant déjà, sous le coude, un acquéreur (Robert-Louis Dreyfus) pour  milliards ! Naturellem­ent, l’État, propriétai­re du Crédit Lyonnais, se garde bien d’en informer Bernard Tapie qui est ainsi doublement piégé : volé et accusé de faillite frauduleus­e. Cette histoire est tout simplement dégueulass­e ! »

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