Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
La mairie a fait l’impasse sur € de subventions
Pour la maison de santé, le maire a oublié d’aller chercher plusieurs chèques. Fâcheux alors que, candidat aux Départementales, Marc-E. Lansade se positionne pour changer les pratiques.
L’arroseur arrosé. À force de dénoncer « copinages » et le mauvais traitement de sa commune en termes de subventions, il y avait des chances pour que le bâton finisse par se retourner contre le maire Marc-Etienne Lansade et ses déclarations à l’emporte-pièce.
C’est son mantra de candidat aux élections départementales : clamer haut et fort, répéter à chaque sortie publique, que l’attribution des subventions est affaire de réseaux et que Cogolin ne reçoit pas les subsides qu’elle mérite. Lors du dernier conseil, en mai, le maire avec des accents de candidat, pronostiquait qu’avec lui, les choses allaient changer, que Cogolin devait être mieux lotie.
Ce qu’il a réitéré dans un discours, le 7 juin : n’obtiennent les subventions, que « ceux qui sont du côté du manche » .Qu’ « il faudrait mettre en place un système qui rende les attributions automatiques et non à la tête du client. »
Les faits disent le contraire
Malheureusement, les faits sont tenaces face aux discours d’un candidat en campagne qui ne s’accordent pas avec une certaine désinvolture dans un dossier bien précis.
Au cours de sa première mandature, le maire de Cogolin, par négligence, a fait l’impasse sur une sacrée somme d’argent. Trois délibérations du conseil départemental, après une demande formulée par le conseil municipal de Cogolin, ont été votées en faveur de la maison de santé : projet destiné à offrir un véritable pôle de professionnels pour la population locale.
À trois reprises, les élus du Var ont voté 100 000 € de subventions : soit 300 000 € que le maire n’a jamais fait l’effort de récupérer. C’est ce que remarque le délégué cantonal LR du canton de SainteMaxime, Pierre Henri Busquet qui goûte modérément les attaques du candidat extrême. « Je passe sur le couplet du clientélisme ». «Il n’est pas mal servi, puisqu’il ne va pas au bout des démarches pour ce projet structurant ». Dans sa déclaration de candidature dans Varmatin, il déclarait « qu’il n’a pas le temps de remplir les dossiers à chaque fois », fustige-t-il.
« En mai 2018, le Département a relancé la Ville pour obtenir les dossiers, les factures : cela n’a jamais été fait », note-t-il encore.
Sur ce projet, l’association Place Publique avait déjà pointé des incohérences : en 2016, l’institution départementale avait voté 100 000 €, s’appuyant sur une délibération du conseil de Cogolin du 30 avril 2016...qui n’existe pas. « On avait aussi relevé que le maire avait engagé les travaux de cette maison sans demander de subventions. Il y a eu ensuite une tentative de rattrapage pour accrocher les subventions », constate son président Francis José-Maria. Alors que ce « rattrapage » était voté par la collectivité du Var, la Ville de Cogolin n’est pas allée au bout du processus.
Et c’est trop tard. « La subvention était valable trois ans. Elle s’est éteinte en 2020 », précise Pierre Henri Busquet : «Unmairequine prend pas le temps de s’occuper de ses dossiers et qui, candidat, vous explique qu’il va ramener des subventions. C’est grotesque. » Contacté, le cabinet du maire de Cogolin n’a pas réagi.