Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Le cap des millions de primo-vaccinés bientôt atteint
Si la dynamique reste forte dans les catégories d’âge qui viennent d’accéder à la vaccination, en revanche le nombre de rendez-vous pris diminue chez les plus âgés.
Un peu en avance sur le calendrier, la barre symbolique des 30 millions de Français vaccinés avec une première dose devrait être atteinte en fin de semaine et le gouvernement veut maintenir cette dynamique pendant l’été, pour prévenir une potentielle quatrième vague de Covid-19. Avec un rythme quotidien de près de 400 000 primo-vaccinés, l’objectif de 57 % de la population adulte ayant eu au moins une dose à la mijuin se rapproche à vue d’oeil. Jeudi soir, Santé Publique France a annoncé que 29 444 218 personnes avaient reçu au moins une injection (56,1 % de la population majeure), et que près de 15 millions étaient complètement vaccinées, soit un cinquième de la population. Le rythme de la vaccination reste soutenu, avec une progression constante dans les tranches des 50-59 ans et des 60-69 ans, et une hausse « très forte » (+ 6 % depuis l’ouverture fin mai) chez les 18-49 ans. Des internautes ont, cependant, évoqué des questions d’organisation à l’approche des vacances d’été, liées à l’obligation de se faire vacciner dans le même centre, ce qui les contraint à des calculs savants pour respecter les délais prévus entre les injections. Pour le moment jusqu’à fin juin, le site Doctolib
ne prévoit pas de baisse du rythme des injections, qui devrait se maintenir à un niveau élevé de près de 600 000 par jour.
« Il y a un plafonnement chez les plus de 75 ans, à environ 80 % de vaccinés », en dépit d’initiatives locales pour aller les chercher et les vacciner à domicile, a souligné l’épidémiologiste Pascal Crépey. Daniel Levy-Bruhl, de l’agence Santé Publique France, a reconnu «un point de préoccupation », car les vaccinations progressent «de1%mais pas plus » chez les sujets les plus âgés, ce qui « est insuffisant ». D’autant qu’une seule dose ne suffit pas à assurer une protection optimale.
La crainte d’une quatrième vague
En saluant la nouvelle phase de déconfinement cette semaine, le Président Emmanuel Macron a lancé un appel aux non-vaccinés. « Continuez à prendre des rendez-vous, allez chercher vos amis, vos proches, vos connaissances, des gens qui parfois hésitent, qui sont le plus loin du soin et qui sont les plus fragiles », a-t-il lancé.
Les autorités redoutent une quatrième vague à l’automne. Le Pr Jean-François Delfraissy, président du comité scientifique Covid19, estime qu’elle serait vraisemblablement « différente » des précédentes car elle fera face au «blocdes vaccinés » qui devrait ralentir la progression du nouveau variant Delta, auparavant appelé « indien » [lire également ci-dessous].
Obligation vaccinale pour les soignants ?
Mais avec seulement 20 à 25 % de vaccinés, « on est très loin de l’immunité collective et des 80 % » d’immunisés, même en y ajoutant les 20 % qui ont contracté la Covid, a mis en garde, hier sur BFM, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Tenon à Paris. Selon lui, « on ne pourra pas se passer d’une obligation vaccinale » pour les 50 % d’infirmières, aides-soignants, etc. pas encore protégés. Les autorités ont donc prévu une nouvelle campagne d’incitation à la vaccination avant les vacances d’été et soulignent qu’il n’y a pas de pénurie en vue pour les doses.