Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Logement : les effets secondaires de la Covid-
Le littoral a toujours été attractif, notamment pour les plus âgés en quête d’une retraite paisible. Sauf que les derniers confinements ont rebattu les cartes. Les jeunes actifs s’y intéressent aussi.
Quitte à bouleverser nos existences, autant les bouleverser de fond en comble et sur tous les aspects de notre quotidien. L’épidémie de Covid19 n’a pas fini de modifier notre rapport à l’autre, à l’éternuement, à l’hygiène, à la liberté diront certains, mais également au travail et par conséquent au logement. Le télétravail d’aucuns, les envies de plein air des autres lors des confinements ont pesé dans la réflexion des nombreux actifs tentés par une installation dans l’Est-Var, ces derniers temps. Après tout, quitte à poursuivre son activité professionnelle en télétravail, de plus en plus démocratisé – au moins quelques jours par semaine –, autant le faire avec la mer à proximité, pour en profiter une fois la visioconférence terminée et l’ordinateur refermé.
Des jeunes couples actifs et urbains avec enfant
C’est visiblement l’idée qui est passée par la tête d’actifs citadins, en quête d’un logement locatif à Fréjus, ville où certaines agences immobilières ont parfois été en pénurie de biens à proposer. En cause : une demande trop élevée par rapport à l’offre disponible dans la quatrième ville du département.
Au lendemain de trois confinements successifs, la demande pour du logement locatif dans la cité romaine « n’a jamais été aussi forte », confie un spécialiste de la question. Virginie Favier, de l’agence immobilière Citya FréjusPlage, ne peut « pas affirmer avec certitude que c’est dû au télétravail et aux confinements car on ne connaît pas exactement les motivations de chacun », mais elle aurait « tendance à dire que cela a influé, car cette nouveauté très marquée se ressent actuellement, juste après ces périodes ».
Sur le téléphone de son agence, de nombreux appels arrivent pour des renseignements concernant des locations, provenant notamment de jeunes actifs, issus de grandes métropoles du Nord de la France – notamment de Paris et de l’Est, d’une trentaine d’années avec un enfant. « Dans la plupart des cas, un des parents vient de décrocher un emploi dans le Sud et toute la famille déménage », poursuit-elle. Et ce, généralement dans des T2 ou T3, tant les maisons sont très souvent réservées à des locations saisonnières ou annuelles.
Moins de préavis de départ qu’avant
Pour autant, la situation n’est pas nouvelle : le Sud est prisé pour son cadre de vie ; les locations annuelles se font de plus en plus rares, avec l’arrivée sur le marché de l’immobilier des plateformes numériques de mise en relation, laissant la part belle aux locations saisonnières, pour des séjours de plus courte durée. Plus contraignantes et chronophages dans la gestion des rotations, mais plus rentables.
La nouveauté pour cette rentrée 2021 se trouve avant tout « dans le peu de préavis de départ que nous avons reçu. C’est la première année que je constate ce phénomène », note Nathalie Thomasse, de l’Agence de la mer à Fréjus. Forcément la rotation était dès lors plus compliquée. « Le cadre de vie ici, que certaines grandes villes n’offrent pas tant, est peut-être devenu plus important dans la réflexion des travailleurs ou alors le télétravail a permis à certaines familles ou jeunes couples de concilier les deux sans forcément se rapprocher des bureaux dont ils dépendent, comme c’est généralement le cas à chaque rentrée », suppose-t-elle. Tous les acteurs questionnés sont d’accord sur une seule et même conclusion : chaque sortie de confinement a été propice aux mouvements bien calés entre, d’abord, une période de doutes puis, après coup, une accalmie de l’activité immobilière. Une tendance encore plus accrue concernant l’achat d’appartements ou de maisons, notamment secondaires.