Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Le premier-maître Cédric de Pierrepont donne son nom à une école seynoise

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Dans la nuit du 9 au 10 mai 2019, les commandos marine Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncell­o, tous deux membres des forces spéciales, trouvaient la mort lors d’une opération de libération d’otages au Burkina Faso. Quelques jours plus tard, aux Invalides, à l’occasion de l’hommage national qui leur était rendu, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait alors émis l’idée que des établissem­ents scolaires soient rebaptisés du nom de ces deux soldats morts pour la France. C’est désormais chose faite pour le premier-maître Cédric de Pierrepont. Depuis hier, son nom figure sur le fronton d’une école élémentair­e seynoise, ancienneme­nt appelée école Malsert 2.

« Comme une évidence »

L’initiative est à mettre au crédit d’Ysabel Bernard, la directrice de l’école en question, et de Florence de Pierrepont, la veuve de Cédric de Pierrepont. Les deux femmes ont été tenaces puisque, sans réponse de la précédente municipali­té, elles ont à nouveau soumis le projet à la nouvelle équipe. Pour la maire Nathalie Bicais, « qu’une école de la République porte le nom d’un soldat tombé à 5 000 km de chez lui pour sauver des otages, pour traquer les ennemis de notre Nation, pour nous protéger, défendre nos valeurs contre le terrorisme a sonné comme une évidence ». Elle n’a donc pas hésité une minute à soutenir ce projet. Pas plus que le conseil municipal qui a adopté à l’unanimité, le 29 juin dernier, la délibérati­on autorisant le changement de nom de l’école. Une décision qu’a saluée l’amiral Pierre Vandier. Visiblemen­t ému, le chef d’étatmajor de la Marine parle d’une « magnifique reconnaiss­ance ». Reconnaiss­ance « du sacrifice du premier-maître qui est allé au bout de son engagement, est resté fidèle à ses valeurs ». Reconnaiss­ance de son engagement. « Ce qui donne une opportunit­é de réfléchir à cette notion qui n’est pas l’apanage des militaires, mais qui permet de donner un sens à ses actes, à sa vie ». Enfin, toujours pour l’amiral Vandier, donner à une école le nom de Cédric de Pierrepont, « permettra non seulement de faire vivre son souvenir, mais aussi d’entretenir le lien qui unit les Français à leur armée ».

Un modèle, une référence

Dernier à prendre la parole, le préfet du Var Evence Richard estime que « pour avancer, pour se souder, une nation a besoin d’une geste ». Et il espère que (1) « le sacrifice du premier-maître Cédric de Pierrepont servira de référence, de modèle aux jeunes » seynois qui fréquenter­ont cette école. Des élèves, il y en avait justement hier après-midi. Une douzaine. Ce sont eux qui ont chanté La Marseillai­se, reprise en choeur par une délégation du Commando Hubert, frères d’armes de Cédric de Pierrepont, et des vétérans. Émue aux larmes, Florence de Pierrepont, la veuve, était également « touchée que ce soit cette école, située tout près de chez mes parents, et dans laquelle seront scolarisés mes neveux l’an prochain, qui ait été choisie. En passant devant, je penserai toujours à lui ». 1. Ensemble de poèmes épiques du MoyenÂge relatant les hauts faits de personnage­s historique­s ou légendaire­s.

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(Photo Valérie Le Parc) Après les différente­s allocution­s, les autorités civiles et militaires ont dévoilé, en présence de sa veuve Florence, un portrait du premier-maître Cédric de Pierrepont mort en héros.

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