Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
En préparation, Marc Raquil mène la vie dure aux filles du SRVVB P
Champion du monde 2003 du 4 x 400 mètres et nouveau préparateur physique du SRVVB, Marc Raquil mène la vie dure aux Raphaëloises. En ligne de mire, le 8 octobre et la reprise de la LAF.
C’est bien connu, les mariages sont propices aux rencontres. Invité en 2012 à celui de son meilleur ami, Marc Raquil n’a peut-être pas attrapé le bouquet de la mariée. Il n’y a pas non plus rencontré l’âme soeur, mais sans le savoir, c’est bien à cette occasion que le champion du monde 2003 du relais 4 x 400 mètres a scellé son union avec le volley-ball. « Tout a commencé sur un concours de circonstances, explique Raquil. Mon meilleur ami se mariait avec une volleyeuse de Mougins et à leur mariage, j’ai sympathisé avec Marie Tari [qui entraînait alors Mougins, ndlr]. Je l’avais déjà croisée à l’INSEP [à l’époque où Marie Tari évoluait en équipe de France], mais je ne la connaissais pas vraiment ».
Une amitié est née, et quelques années plus tard, à l’issue d’un match de Mougins auquel Marc assiste presque par hasard, une discussion entre les deux amis aboutit à une envie commune : travailler ensemble. Celui qui en 2001 est devenu le premier français capable de boucler le tour d’une piste d’athlétisme en moins de 45 secondes devient alors le préparateur physique du club azuréen et l’idylle dure un peu plus de trois ans. Jusqu’au départ de Marie Tari, à l’issue de la saison dernière.
« J’ai eu l’occasion de les pousser en dehors de leurs retranchements »
« Marie a décidé d’arrêter le volley et j’ai eu envie de partir sur autre chose, explique le champion d’Europe 2006 du 400 mètres. Il y a eu beaucoup de changements là-bas [Mougins évoluera cette saison en seconde division] et quand Alexis [Farjaudon, entraîneur du Saint-Raphaël Var VB] m’a appelé pour me demander si j’étais disponible, j’ai trouvé le challenge intéressant. »
Nouveau préparateur physique du SRVVB depuis le mois de juillet, Raquil a d’abord coaché les volleyeuses raphaëloises à distance, avant de les retrouver, fin août et à Isola, pour un stage d’une semaine dans la station de ski azuréenne. « Leur état de forme m’a surpris, annonce le préparateur physique raphaëlois. On a des filles très athlétiques et elles sont déjà très performantes. Ce qui est assez rare à ce moment de la saison, précise Raquil. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de les tester et de les pousser un peu hors de leurs retranchements, et elles ont su relever tous les défis. »
Et de défis, les Raphaëloises n’en ont pas manqué, avec un Raquil aussi inventif, qu’inspiré. «Il fait des choses que je ne connaissais pas, et il les fait très bien bosser, se réjouit Farjaudon. On a d’ailleurs fait un kilomètre vertical [une course d’un kilomètre sur une piste noire, présentant un dénivelé de 30 %] et j’ai eu du mal à le suivre. Il a dû arriver avec une ou deux minutes d’avance sur moi, et les filles ont bouclé le kilomètre sur des temps compris entre 26 et 28 minutes », annonce l’entraîneur du SRVVB.
« Je leur ai fait goûter le rupteur »
« Ce n’est pas le genre de choses qu’elles ont l’habitude de faire, analyse de son côté Raquil. Pour elles, c’est rare de se mettre dans le rouge à ce point-là. Je dirai que je leur ai fait goûter le rupteur et que lorsqu’elles seront dans des moments difficiles en match, elles s’en souviendront. Tout leur semblera alors plus facile. » Facile, rien ne l’est en ce moment pour des joueuses qui sont, à un peu plus d’un mois de la reprise, sur un gros volume foncier avec Raquil. « Elles vont souvent me voir pendant le mois de septembre, prévient le préparateur physique. Et je pense qu’elles me détestent déjà, rigole le quintuple champion de France du 400 m. Mais ce n’est pas grave, je ne suis pas là pour être aimé. Et puis, c’est comme en amour : qui aime bien châtie bien. Et avec ce que je leur fais subir, je dois donc vraiment les aimer [rires] .» L’amour vache, voilà peut-être la recette d’un mariage réussi.