Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Paul Garcia : « C’est désespérant »
Paul Garcia ne décolère pas depuis qu’il connaît l’intention du conseil départemental de ne plus gérer la réserve naturelle nationale (RNN) de la plaine des Maures. Ce militant associatif oeuvre dans de nombreux
(1) domaines, notamment via des actions en direction des scolaires et du grand public. Il a travaillé de concert avec l’équipe de la RNN lors d’animations, comme la fête de la plaine. Les associations qu’il préside ont remporté quelques combats, dont « la fermeture de la décharge du Balançan en 2019, qui est situé au coeur de la réserve et l’implantation d’un golf route de Flassans ».
« Nous avons déjà été choqués il y a deux ans lorsque l’équipe pédagogique de la Maison de la Nature, située aux Mayons, a été affectée dans d’autres services, rappelle-t-il. Ces personnes travaillant pour le Département étaient habiles et compétentes, proposaient des expositions, des activités de botanique. Des cars entiers d’écoliers venaient de tout le département s’informer ici. Ce bel outil culturel a été fermé ».
Lors de la préparation d’un événement sportif, il a appris que le président du conseil départemental, Marc Giraud, a réuni les maires de la communauté de communes mi-septembre pour les informer qu’il envisageait de se désengager de la gestion de la RNN. « C’est un abandon total du site, c’est désespérant », se désole-t-il. Paul Garcia ne digère pas la nouvelle : « C’est incompréhensible juste après l’incendie de Gonfaron. C’est comme si on tenait les agents affectés à la surveillance et à l’entretien de la réserve pour responsables de la catastrophe. C’est inadmissible et injuste alors qu’ils effectuent un travail pertinent. Leur tâche est très difficile car la réserve est un patchwork de propriétés appartenant à l’État, au conservatoire du littoral, au conservatoire des espaces naturels, aux communes, à des privés… Ce n’est pas leur faute, le feu est parti d’une aire d’autoroute. Si elle avait été fermée, comme tous les massifs, on n’aurait pas eu cet incendie ». Il pointe du doigt les critiques, qu’il juge totalement infondées, sur les agents : « Il y avait déjà un conflit sur le débroussaillement, entre la réserve, la communauté de communes et certains autochtones ». Et regrette «la méthode et le préjudice moral pour ces employés et leurs familles ».
1. Paul Garcia préside l’association des amis du chêne-liège et de l’environnement des Maures (ACLEM) Gonfaron Nature et Éthique Environnement au Cannet-des-Maures.