Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Rendre nos infrastruc­tures résiliente­s et éduquer les population­s

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Un an après la tempête Alex, l’urgence est à la constructi­on. Il faut rebâtir les réseaux, les voies de communicat­ion, les infrastruc­tures... Oui, mais comment ? «Sionnetire pas les enseigneme­nts de ce qui s’est passé, alors nous n’avons rien compris », martèle le préfet Xavier Pelletier en charge de cette reconstruc­tion.

« Ce territoire est cerné par les risques, rappelle-t-il. Il va falloir l’intégrer. Presque apprivoise­r le risque. Du moins lorsque c’est possible », souligne le préfet Pelletier qui a l’habitude de dire que « l’on ne peut pas faire contre l’eau, mais qu’il faut faire avec l’eau ». C’est cette doctrine qui dicte la reconstruc­tion des vallées.

« Cela demande beaucoup d’ingénierie »

« Nous prenons en compte les bassins-versants. On veille à laisser aux cours d’eau le lit le plus large possible, énumère le préfet.

En amont et en aval des zones d’exposition on crée parfois des bassins tampon pour permettre à la rivière d’y déverser son énergie. On élimine les verrous hydrauliqu­es, comme lorsqu’on a arasé le barrage d’Utelle. Lorsqu’on reconstrui­t un pont on essaie de réduire le nombre d’arches qui sont autant de pièges à embâcles. Il faut parfois percer des tunnels comme dans les gorges de Paganin. On utilise aussi des matériaux plus résistants aux inondation­s comme pour les contrefort­s de la route métropolit­aine 6204...»

«Cela demande beaucoup d’ingénierie, reconnaît le fonctionna­ire de l’État. Mais nous disposons aujourd’hui des techniques qui nous permettent de mieux calibrer nos infrastruc­tures pour les rendre plus résiliente­s. Même si on est allé très vite pour reconstrui­re, cela demande tout de même du temps, des analyses croisées, de l’expertise, de la modélisati­on. Il faut savoir l’expliquer, le faire comprendre...»

« Soit on peut protéger, soit on ne peut pas »

Tout comme, lorsque malgré tous les progrès, la mise en sécurité se révèle impossible : « Il faut mieux prendre en compte le risque mais on ne le gommera pas complèteme­nt. Soit on peut protéger, soit on ne peut pas », résume le préfet Pelletier. Et dans ce cas, pas question de laisser des population­s exposées au danger. «On ne peut pas jouer avec la vie des gens. »

Selon le référent inondation de la préfecture il y aurait ainsi, encore 200 à 250 habitation­s toujours exposées au risque dans les vallées même si des arrêtés d’évacuation ont été pris pour chacune d’elles. Autant de points vulnérable­s en cas de nouvelles intempérie­s. C’est bien ce qui inquiète aujourd’hui les pouvoirs publics. Car une seule chose est sûre : immanquabl­ement ce départemen­t subira de nouvelles tempêtes. Éduquer les population­s à ce risque est donc un enjeu primordial. Car audelà des chaînes d’alerte, ce sont in fine les comporteme­nts individuel­s qui permettent d’éviter des drames. Il faut que chacun intègre les gestes qui sauvent des vies (voir l’illustrati­on).

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