Amsted et des enfants “s’approprient” l’espace public

Cinq fillettes, pinceaux et pochoirs à la main, se bousculent devant une grande toile noire ponctuée de touches de couleurs luorescentes. Leurs éclats de rire communicatifs semblent faire écho à la phrase dominant la toile et inscrite à la craie : “seule la lumière chasse l’obscurité”. Cette classe de CP et CE1 de l’école primaire de Boulouris était rassemblée hier matin autour de l’artiste Amélie Martinez pour un atelier artistique. Graphiste et dessinatrice depuis 2019, celle qui se fait appeler Amsted est également art thérapeute à l’hôpital de Montperrin à Aix-en-Provence. Grâce à ses fresques murales, elle “sapproprie l’espace public” et s’inspire du street art et du land art (en symbiose avec la nature et ses matériaux). Sur les murs décrépits de vieilles bâtisses abandonnées, les portes d’écluses ou de cabanons perdus dans la forêt, Amélie dessine à l’aérosol les contours d’arabesques colorés, des formes psychédéliques qui contrastent avec l’obscurité du bois. Ce mois-ci, Amélie Martinez a peint l’une de ses fresques sur le mur du quartier des arts, place Gabriel-Péri dans la cité de l’Archange. Tous les deux mois, l’association Artem 83 présidée par Emma Picq-Charvet fait appel à un artiste différent pour investir cet espace.

Un moyen d’expression pour les élèves réservés

Après les oeuvres du grapheur

Les enfants ont apprécié participer, à leur manière, aux oeuvres de street art dans Saint-Raphaël.

Dark en juin et les cigognes revisitées d’Ardif en avril dernier, c’est au tour d’Amsted de laisser son empreinte dans la ville devant le regard ébahi de 15 enfants de 7 ans. « Nous voulons sensibiliser cette classe de CP à un nouveau mouvement artistique plus contemporain, urbain. C’est aussi parfois le seul moyen d’expression d’élèves très réservés », synthétise Emma Picq-Charvet. Ce premier éveil artistique aura en tout cas conquis Giulia, 7 ans : «Je voulais devenir vétérinaire mais là je suis perdue... je pense que j’aimerais être graphiste plus tard », assure-t-elle dans un sourire timide.

(Photo Philippe Arnassan)