Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Alerte pluieinondation dans départements
Quelle « réparation » pour les victimes de pédocriminalité dans l’Église catholique ? Une somme « forfaitaire » ou une « indemnisation » établie selon un barème ? L’épiscopat a promis une « contribution financière », controversée, pour 2022. La Commission Sauvé, qui enquête sur les violences sexuelles sur mineurs dans l’Église catholique depuis soixante-dix ans, va faire des recommandations à ce sujet, mardi lors de la remise de son rapport. Le diocèse de Lyon a récemment indemnisé 14 victimes de l’ancien prêtre Bernard Preynat, via un fonds exceptionnel du diocèse. Mais d’autres attendent encore. Et ce cas est rare en France, pays à la traîne par rapport à la Belgique ou la Suisse, qui ont déjà mis en place des systèmes d’indemnisation avec des barèmes destinés aux victimes dont les faits sont prescrits.
« Arracher le maximum d’argent » pour une association
La question est sensible et délicate. Notamment parce que les victimes n’ont pas les mêmes attentes quant à leur « réparation ». « C’est propre à chaque personne et chaque histoire », souligne Camille de Metz Noblat, responsable de Comme une mère aimante, un collectif de victimes basé à Versailles.
Lundi
Champions du monde ! Non, Messieurs les déclinistes, la France n’est pas en perte de vitesse. La preuve ? Elle vient de remporter le Bocuse d’or . Notre équipe de France emmenée par Davy Tissot, étoilé Michelin, a décroché à Lyon la Coupe du monde des chefs. Un succès salué illico par le président de la République présent, hasard du calendrier, dans les allées du Salon international de la restauration au moment de l’annonce. « Vous faites rêver les jeunes, vous faites la fierté de tout un secteur, de tout un pays ». Emmanuel Macron a raison. Inventive et inspirée, boostée de manière incroyable par des émissions comme Top Chef, la cuisine est redevenue une passion française. Avec une gastronomie au top, notre pays se révèle en fin de compte bien meilleur en pâté en croûte qu’en sous-marins. Est-ce si grave ?
Mardi
Les Verts (presque) à l’âge de raison. La courte défaite de Sandrine Rousseau à la primaire des Verts marque une vraie rupture. Pour la première « Certains vont juste vouloir que leur statut de victime soit reconnu. D’autres vont de psychothérapies en psychothérapies et disent que l’Église doit payer ». Christian Dubreuil fait partie des premiers. Cet ancien haut-fonctionnaire agressé à l’âge de 11 et 12 ans par un prêtre du diocèse de Lyon, auditionné par la Commission Sauvé, «neveutplus avoir de relation avec l’Église ».
« Je ne suis plus membre, assure-t-il. Pour moi, l’essentiel est de recevoir une lettre de l’Église reconnaissant qu’un crime sexuel a été commis contre moi ». fois, les écologistes se lancent dans la bataille pour gagner, et plus seulement pour participer. Ligne modérée, discours consensuel et communication au cordeau, Yves Jadot croit en ses chances. Fort de ses , % aux européennes de , il a, pense-t-il, toutes les cartes en main pour déclencher une vague verte et donner enfin un visage à l’écologie, ce que ses prédécesseurs, d’Antoine Waechter à Dominique Voynet en passant par Noël Mamère et Eva Joly, n’ont jamais réussi à faire. Jadot parviendra-t-il le premier à rassembler, y compris dans son propre camp ? On a bien cru que le soutien de Sandrine Rousseau, draguée par la France Insoumise, n’allait jamais arriver. Chez les Verts, rien n’est jamais gagné.
Mercredi
La mort avant la mort. Les chiffres du baromètre « Solitude et isolement » des Petits Frères des pauvres font très mal. La crise sanitaire a accentué de manière terrible l’enfermement physique et psychologique des personnes âgées. d’entre elles seraient aujourd’hui en situation
Jean-René, membre du Collectif85 de victimes vendéennes, entend pour sa part « arracher le maximum d’argent ». Mais il le donnera « à une association s’occupant d’enfants. Une association surtout pas liée à l’Église ! » précise-t-il. L’épiscopat avait fait un premier pas en 2019 en proposant une « somme forfaitaire ». Mais le dispositif a été très mal perçu, à la fois par des victimes et des fidèles. Parce qu’il indemnisait tous les cas de la même façon et que le fonds de dotation était ouvert aux dons des fidèles, ce qui en avait choqué plus d’un. Le
de « mort sociale ». Ces aînés ne croisent tout simplement plus le moindre être humain, ne parlent à personne.
Reclus, ils attendent la fin. La même étude révèle que deux millions de plus de soixante ans ne voient plus ni famille ni amis, se contentant de croiser de temps en temps un voisin, un commerçant, le facteur…
Ce chiffre, multiplié par deux en quatre ans, interroge sur l’évolution d’une société qui néglige les jeunes et oublie les vieux. Il est peut-être temps d’ouvrir les yeux.
Jeudi
Sarkozy et ses juges. La justice a eu la main lourde. En infligeant à Nicolas Sarkozy une peine d’un an d’emprisonnement, les magistrats ont-ils voulu faire un exemple ?
Se payer celui qui les avait traités de « petit pois » ? Si c’est le cas, la Cour d’appel, qui vérifie si les magistrats de première instance ont bien appliqué les règles de droit, saura bouger le curseur. Par cette nouvelle condamnation, les magistrats du tribunal judiciaire de Paris ont voulu envoyer deux messages forts. : personne, même un ancien président de la République, n’est à l’abri des lois ; : les temps ont changé. Les affaires de dépassement des comptes de campagne ne se 26 mars, les évêques ont fait de nouvelles annonces en promettant cette fois de verser à partir de 2022 une « contribution financière » soit « individualisée en fonction des besoins exprimés » par la victime (pour des soins de thérapie par exemple), jusqu’à un plafond, soit « forfaitaire » si elle ne veut pas exprimer ses besoins.
« Je ne veux pas la charité »
Le montant sera déterminé par une instance indépendante, son financement confié à un « fonds de dotation ad hoc », doté initialement de 5 millions d’euros et qui pourra être abondé par les dons des évêques, prêtres, fidèles. La formule nouvelle ne séduit pas plus Michel, victime qui préfère taire son patronyme. « Je ne veux pas la charité. Ce n’est pas un don que l’Église me doit. C’est un dû, pour réparer les préjudices subis ». « Qu’on emploie les bons mots : on réclame une indemnisation », martèle Olivier Savignac, du collectif de victimes Parler et revivre. « Avec différents montants forfaitaires, attribués après passage devant une commission, en fonction du préjudice, du traumatisme subis, des besoins de soins passés et présents ». M. Savignac clame également que les diocèses mettent la main à la poche pour alimenter le fonds.
règlent plus en coulisses comme en lorsque Roland Dumas, alors président du Conseil constitutionnel, avait fermé les yeux sur les écarts de Balladur et Chirac, leurs valises de billets et les fonds à la provenance douteuse.
Autres temps, autres moeurs.
Vendredi
Le choix de Macron. La rumeur de sa présence aux cérémonies du triste anniversaire de la tempête Alex aura parcouru les vallées jusqu’au dernier moment. Il se rendra bien sur place, mais plus tard, « avant la fin de l’année », nous assure-t-il au téléphone. Le Président a hésité. Pas évident de trouver le bon moment, le ton juste pour ne pas être accusé d’arrière-pensées électoralistes. En adressant un message à la population des vallées dans les colonnes de Nice-Matin, le chef de l’État marque sobrement sa solidarité. Il montre aussi sa connaissance du dossier. Au bout du fil, il nous confie avoir longuement évoqué la situation des vallées lors de sa venue à Nice il y a quinze jours avec le préfet Bernard Gonzalez et Christian Estrosi. Précis, il évoque ces quarante habitations toujours privées d’eau dans des hameaux isolés de la Roya, énumère les différentes voies de communication,
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a appelé hier « à ne pas sortir de chez soi », en particulier en Loire-Atlantique, placée en vigilance rouge pluieinondation, ainsi que dans les départements soumis à une vigilance orange. Météo-France a lancé hier une alerte pour un épisode de pluie-inondations d’ampleur touchant la façade ouest, de la LoireAtlantique à la Bretagne. L’épisode doit gagner aujourd’hui l’intérieur des terres vers l’Ile-de-France et toucher l’Ardèche et le canal du Rhône.
parle de la RD que nombre d’entre nous sont bien incapables de situer, entre dans le détail des crédits et des indemnisations. Bref, maîtrise son sujet et donne l’impression de vouloir réellement tout mettre en oeuvre pour que les choses avancent le plus vite possible. Quitte à bousculer parfois une administration souvent rigide, tatillonne et encore trop lente.
Samedi
L’étoile du berger. Au coeur du hameau de Viévola, sur les hauteurs de Tende, la silhouette de Paul Giordano, un mouton dans les bras, veille désormais sur l’entrée de la chapelle Notre-Dame-de-la-Visitation. En ce jour de commémoration, familles des victimes, sinistrés, habitants et élus ont la gorge serrée en découvrant le monument érigé en hommage au berger emporté par la tempête Alex alors qu’il tentait de protéger ses bêtes. À ses pieds, dix-huit étoiles d’or, comme autant de références aux morts et aux disparus de cette nuit d’horreur.
Devant la petite chapelle, les discours s’enchaînent sous le regard d’Armand, le frère du berger. Submergé par l’émotion, le maire de Tende, Jean-Pierre Vassallo, raconte ces heures d’apocalypse. Un frisson parcourt l’assistance. Les yeux s’embuent. Des larmes coulent. Indispensables pour ne pas oublier, commencer à tourner la page et continuer à construire l’avenir de vallées marquées à jamais par la plus importante catastrophe naturelle depuis la Seconde Guerre mondiale.
« La crise sanitaire a accentué de manière terrible l’enfermement physique et psychologique des personnes âgées »