Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

PARIS-ROUBAIX La pluie et l’épique

La boue attend les coureurs aujourd’hui sur les pavés du monument que les spécialist­es de cyclo-cross, Van der Poel et Van Aert, abordent avec un avantage.

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La 118e édition de ParisRouba­ix ? « Ce sera une grande journée de vélo », annonce Florian Sénéchal, le premier atout du cyclisme français comblé dimanche dernier par le deuxième titre mondial de Julian Alaphilipp­e (absent cette fois). Une journée épique si les prévisions météo, promettant la pluie, se réalisent, en raison de la rareté de ces conditions.

Les éditions 2001 et 2002 sont les dernières courues sous la pluie ou les averses. « La génération actuelle n’a pas connu de Paris-Roubaix mouillé, ça ne va pas être évident d’arriver en peloton sur les secteurs », explique le dernier vainqueur français (1997), Frédéric Guesdon, devenu directeur sportif de l’équipe Groupama-FDJ. Il prévoit « une course décousue, avec beaucoup de chutes ».

Son patron, Marc Madiot, vainqueur à deux reprises de la « reine des classiques », pointe le risque de bordures avant les premiers pavés, à Troisville­s, aux alentours du centième kilomètre.

« Je m’attends à une course très rapide si le vent de dos est de la partie », analyse-til en désignant deux grands favoris, Wout van Aert et Mathieu van der Poel, tous deux champions du monde de cyclo-cross à plusieurs reprises.

Mais lequel privilégie­r sept jours après le championna­t du monde qui a vu le Néerlandai­s (8e) et le Belge (11e) baisser pavillon? « Le favori numéro un, c’est Van der Poel qui est sur une phase ascendante », répond Madiot. « Van Aert semble être sur un plateau. Dimanche dernier, on n’a pas vu le vrai Van Aert, il avait un tel poids.

Mais, cette fois, il sera plus libéré ».

Si Van der Poel débute sur les pavés du Nord, sans que cela paraisse le troubler (« Je ne pense pas que le manque d’expérience sera un handicap », assure-t-il), Van Aert sait ce qui l’attend. En 2019, il est sorti attardé de la Trouée d’Arenberg après un incident mécanique, l’un des aléas récurrents qui fait partie du lot des malheurs (crevaisons, chutes) racontés au soir de la course.

Quatre costauds chez Deceuninck

Le duel entre les deux hommes, entamé depuis leurs jeunes années, pèse sur cette édition historique, qui se tient en automne après une annulation (2020) et un report du mois d’avril à cause du contexte sanitaire.

“Il

y aura de l’adrénaline très tôt. Avec la pluie, on est d’autant plus stressé, elle augmente le risque”

ARNAUD DEMARE

Il en est l’une des clés au même titre que le comporteme­nt de l’équipe Deceuninck de Patrick Lefevere, à la force collective immuable.

Cette fois, le groupe belge répartit ses forces entre quatre coureurs (par ordre alphabétiq­ue, Asgreen, Lampaert, Sénéchal et Stybar). « Pour gagner, nous essayons d’aller dans le final avec le plus de coureurs possible », rappelle le Belge Yves Lampaert, troisième en 2019. Mais, avant le Carrefour de l’Arbre (km 240), le dernier secteur coté cinq étoiles sur l’échelle des difficulté­s, la course se sera sans doute décantée si les prédiction­s des technicien­s, coureurs et responsabl­es d’équipes, se vérifient.

MOTOGP

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(Photos EPA/MAXPPP) Wout van Aert effacera-t-il sa désillusio­n du Mondial aujourd’hui en triomphant sur le vélodrome de Roubaix ?
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