Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
CHAMPIONNAT DE FRANCE DES CIRCUITS AU CASTELLET Nelson Lukes, taille patron
À 32 ans, le Varois, ancien espoir du volant, prolonge sa trajectoire aux commandes de l’écurie K-Worx Racing qui aligne une Porsche GT4 et deux Mitjet ce week-end à domicile. Rencontre.
Dans l’enceinte du Paul-Ricard, qui accueille ce week-end le championnat de France des circuits, il court, il court, il court... Encore et toujours. Mais pas en piste. Plutôt d’un paddock à l’autre, au guidon de sa mini-moto électrique.
À 32 ans, Nelson Lukes ne coiffe plus le casque, sauf à de rares occasions. L’ex-espoir varois du volant pilote sa petite entreprise, K-Worx Racing, installée depuis peu sur 460 m2 juste à côté du temple sudiste des sports mécaniques, dans le parc d’activités de Signes.
« Nouveau bâtiment, nouvelles voitures : pour nous, 2021 est une année charnière », explique le jeune patron d’une structure doublement engagée à domicile, en championnat de France FFSA GT, avec une Porsche 718 Cayman GT4 évoluant en Am Cup, ainsi qu’en Trophée Mitjet 2 litres.
La seule Porsche du plateau GT
Depuis sa création du côté de Cuers, il y a cinq ans, K-Worx roulait british, en alignant des Ginetta G55 GT4. « Une auto abordable et performante. Excellent compromis. On finit d’ailleurs vice-champion Am en 2019. Le titre nous échappe de justesse lors du dernier weekend de course, au Castellet ».
Aujourd’hui, l’Anglaise n’est plus homologuée. Elle a tiré sa révérence de belle manière au printemps, sur le tracé gersois des Coupes de Pâques, à Nogaro, où le boss a repris les manettes exceptionnellement pour la hisser sur le podium de la Silver Cup (3e de la course 1) en compagnie de Benoit Castagné. «Lors de cette manche d’ouverture, on bénéficiait d’une dérogation. L’objectif, là-bas, c’était de jauger notre potentiel. De nous situer par rapport aux ‘‘top teams’’ du FFSA GT, un championnat qui se professionnalise vite ». Test réussi ! Le « Petit Poucet » du paddock prolonge donc l’aventure sous l’étendard Porsche.
Un choix qui peut surprendre puisque le plateau de la finale varoise garni de 36 GT4 comprend une seule et unique Cayman : la sienne ! « On l’a choisie d’abord parce que c’est une voiture bien née. Et puis ce constructeur affiche une volonté forte de revenir en France. L’évolution 2022 de la Cayman est d’ailleurs exposée ici. Il y a sans doute une opportunité à saisir. Je pense que nous pouvons nouer une relation privilégiée avec Porsche ».
« Ne pas foncer bille en tête »
À l’époque où il côtoyait Daniel Ricciardo et Jean-Éric Vergne, ses coéquipiers puissamment soutenus par la filière Red Bull, en Eurocup Formule Renault 2.0 – saison 2008 –, Nelson Lukes s’était heurté de plein fouet à la réalité économique du sport auto. Sans les colossaux budgets indispensables pour performer et gravir les échelons en monoplace, point de salut.
Plus de vingt ans après avoir abrégé sa trajectoire ascendante afin de privilégier son diplôme d’ingénieur, celui-ci garde les pieds sur terre. « Dans ce milieu, il faut être patient. Surtout ne pas foncer bille en tête quand vous investissez de l’argent. Un choix peut booster le business... ou carrément l’enterrer. »
Pas question de brûler les étapes, donc. « En 2022, on espère enclencher la vitesse supérieure », conclut le patron alors que sonne l’heure des essais qualificatifs. « Aligner deux autos, une en Pro
Am, une en Am, avec comme complément ce programme Mitjet qui me tient à coeur pour détecter et aider des talents prometteurs, façon Junior Team. K-Worx a envie de s’implanter durablement en GT4, voilà ! »