Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Jean-Marc Ferreri, champion d’Europe  : « Ministre, il prenait le bus avec nous »

- AN. D.

Ancien attaquant du Sporting Club de Toulon, qui fait toujours partie du club, Jean-Marc Ferreri a bien connu Bernard Tapie. D’abord comme adversaire avec les Girondins de Bordeaux à la fin des années 80 puis en tant que président lorsqu’il a rejoint l’OM.

Le début de sa relation avec Bernard Tapie démarre de manière indirecte. À la fin des années 80 lorsque « Féfé » et les Girondins de Bordeaux dominent le foot français. Et c’est Claude Bez, le président aquitain, qui donne le ton en faisant les présentati­ons dans son style caractéris­tique.

« Il appelait Mitterand devant nous »

« Il nous disait que l’OM et Tapie étaient les ennemis et que nous devions rester les n°1. La rivalité était folle », explique Ferreri. Elle naît en 1987-1988 et atteint son paroxysme en 1989-1990. « Nous gagnons 3-0 à Lescure et je signe un doublé mais nous perdons 2-0 au Vélodrome sur deux coups francs de Chris Waddle. À Marseille, Bez était arrivé au stade en Cadillac. C’était de la folie. La tension était palpable à une époque où c’était plus rare », explique-t-il. Comme de nombreux joueurs à cette époque (Bell, Tigana, Giresse, Allofs,

Huard, Pardo, Durand etc), Ferreri va faire le voyage du côté de la Canebière et découvrir le « Tapie président ».

Et là encore rien n’est neutre. « J’ai découvert un homme extrêmemen­t brillant et d’une intelligen­ce rare. Il était à la fois ministre de la ville et président de l’OM mais il faisait les déplacemen­ts avec nous dans le bus alors que le protocole l’interdisai­t. Il y avait ses gardes du corps et il appelait le président de la République François Mitterrand devant nous. C’était hallucinan­t. Il avait un charisme incroyable. Quand il rentrait dans une pièce, l’ambiance changeait », poursuitil.

« Il avait décidé de me titularise­r»

Et Tapie était le genre de président qui intervenai­t dans le sportif de manière ouverte. « Avant un match de Ligue des champions à Bruges que nous devions absolument gagner pour aller en finale à Munich, c’est lui qui avait pris la décision de me titularise­r. Il avait eu des mots forts et motivants en tête à tête avec moi. J’avais été décisif avec une passe décisive pour Boksic d’entrée. Ce moment-là je le lui dois », conclut-il. Mi-ange, mi-démon, Bernard Tapie n’a jamais laissé indifféren­t. Et Jean-Marc Ferreri comme les autres.

 ?? (Photo AFP/Archives/Boris Horvat) ?? Le  mai  au Stade Vélodrome, à Marseille, Bernard Tapie pose avec les joueurs de l’Olympique Marseille et la Coupe d’Europe des clubs champions que le club vient de remporter face au Milan AC.
(Photo AFP/Archives/Boris Horvat) Le  mai  au Stade Vélodrome, à Marseille, Bernard Tapie pose avec les joueurs de l’Olympique Marseille et la Coupe d’Europe des clubs champions que le club vient de remporter face au Milan AC.

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