Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Pour ou contre : Cécile Muschotti et Marine Brenier

- P.-L.P.ETG.L.

Cécile Muschotti (LREM) : « Un contrat qui s’inscrit dans la continuité »

Députée La République en Marche du Var, Cécile Muschotti défend sans surprise le Contrat d’engagement jeune dévoilé mardi par Emmanuel Macron. Elle s’en explique. « Ce contrat s’inscrit dans la continuité de ce qui a déjà été mis en oeuvre pour l’emploi des jeunes avec le plan “Un jeune, une solution”. Un dispositif de neuf milliards d’euros qui a déjà bénéficié à plus de trois millions de jeunes qui ont pu trouver un stage, une formation, un emploi. À ce sujet, je ferais remarquer que le chômage des plus jeunes n’a jamais été aussi bas depuis 2008. Mais pour revenir au Contrat d’engagement jeune, contrairem­ent à ce que certains disent, ce n’est pas un RSA. C’est un dispositif fondé sur le principe du droit et du devoir, grâce auquel on a l’ambition, d’ici fin 2022, d’aller chercher 400 000 jeunes qu’on n’a pas réussi justement à raccrocher au plan “Un jeune, une solution”». Les jeunes de moins de 26 ans, sans emploi, sans formation, vont pouvoir bénéficier de 15 à 20 heures d’accompagne­ment et surtout d’un référent unique. L’un des points forts de ce nouveau dispositif est qu’il décloisonn­e le système d’accompagne­ment et de formation des jeunes ».

Marine Brenier (LR) : « Un pansement sur une plaie béante »

La députée des Alpes-Maritimes, Marine Brenier, tire à boulets rouges sur la mesure. « Tendre une main vers les jeunes, c’est bien, mais pas sous forme d’assistanat comme c’est proposé ici. Au nom de l’égalitaris­me, on va maltraiter des jeunes qui ont fait, eux, le choix de s’inscrire dans une formation et qui doivent la financer par des jobs étudiants pour lesquels ils sont parfois rémunérés moins de 500 euros. » Selon la députée, cette mesure, c’est donner « une carotte à des gens qui n’ont pas envie de s’en sortir ». Comment expliquer à un élève boulanger, poursuit la députée, « qu’il va gagner 420 euros par mois pour se lever le matin à quatre heures et qu’il sera moins rémunéré que quelqu’un qui va faire une formation à quinze heures par semaine ? » Marine Brenier y voit une forme de « RSA jeune déguisé », et estime qu’il s’agit « d’un pansement sur une plaie béante ». Pas la bonne voie selon elle. Quelle solution alors ? « Je pense que, dès le collège et le lycée, il faut arrêter de mettre dans la tête des très jeunes qu’ils ne s’en sortiront qu’en faisant des masters ou de longues études. Il faut arrêter ce faux-semblant et refonder la formation profession­nelle, la revalorise­r. »

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Cécile Muschotti (à g.) et Marine Brenier.
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(Photos doc V.-m. et N-m.)

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